
Cet ouvrage collectif ambitionne d’articuler une série de réflexions sur l’enjeu du travail. Au point de départ, un intéressant Manifeste travail qui participe d’une triple démarche initiée par un groupe de femmes sociologues : agiter des idées, en découvrir de nouvelles et contribuer au développement du mouvement social. Isabelle Ferreras discute l’importance du triptyque : démocratiser l’entreprise, démarchandiser le travail et dépolluer la planète. Dominique Méda revient sur le processus de reconversion des économies dans la transition climatique sans en dissimuler la complexité et les contradictions sociales. Pavlina R. Tcherneva développe ce que pourraient être une garantie de l’emploi et ses implications. Reste à ouvrir le débat sur la notion de « juste salaire » – largement mobilisée dans l’ouvrage – qui nous vient de l’encyclique Rerum novarum de 1891. Mais, malgré cette réserve, le pari des autrices de jeter un pont entre le monde académique et le mouvement social est réussi.