
Les travailleurs indépendants utilisent de plus en plus les plateformes numériques. On les voit tous les jours, enfourchant leur vélo pour livrer des repas ou au volant de berlines noires. Mais ce sont aussi des personnels d’entretien, des soignants, des traducteurs, des travailleurs du clic, des ouvriers du bâtiment ou des codeurs informatiques… À l’échelle du Vieux Continent, ils représentaient 22 millions de travailleurs en 2018, selon la Confédération européenne des syndicats (CES). Ils ont parfois, comme seul interlocuteur et donneur d’ordres, une machine, un écran, et ne croisent que rarement des collègues. La plupart des syndicats acceptent dans leurs rangs les indépendants et s’adaptent de leur mieux à leurs besoins.
Face à la numérisation, à l’isolement et aux nouvelles formes d’emploi, des centrales syndicales ne considèrent plus uniquement ce phénomène à l’échelle de la branche (transports, commerce…), mais l’embrassent de manière globale. Ils voient les indépendants comme des travailleurs comme les autres, qui nécessitent d’être protégés, mais qui doivent aussi cotiser et participer à la sauvegarde des modèles sociaux des pays. Ces syndicats font alors face à de nouveaux défis : nouer la relation avec ces travailleurs, répondre à leurs demandes, et surtout les fédérer pour créer un rapport de forces sans lequel aucun dialogue social n’est possible. « La négociation collective est le meilleur moyen pour les travailleurs d’obtenir de meilleures conditions, il faut l’étendre aux indépendants », résume Thiébaut Weber, secrétaire confédéral de la CES. Tour d’horizon de belles initiatives.
Des états généraux de la révolution numérique
La question de la protection sociale des travailleurs des plateformes sera, entre autres tables rondes, au menu de la quatrième édition des états généraux de la révolution numérique, qui se tiendra ces vendredi 22 après-midi et samedi 23 mars à l’espace Niemeyer, 2, place du Colonel-Fabien, à Paris 19e. Avec l’approche des élections européennes, plusieurs débats prendront en compte l’échelle communautaire : l’évasion fiscale des géants du numérique, la protection des libertés, la création d’une filière industrielle… Voir http://www.egrn.fr/