Total, Stellantis, LVMH, Sanofi… : les locomotives françaises tiennent bon, pour le moment

Publié le 28 juil. 2022 à 17:57Mis à jour le 28 juil. 2022 à 18:28

En regardant dans le rétroviseur, la majorité des grands groupes français peuvent se féliciter du chemin parcouru au premier semestre. Dans un contexte plus que chahuté – du retour de la guerre sur le sol européen à celui de l’inflation en passant par la politique « zéro Covid » de la Chine-, bon nombre de représentants du CAC 40 affichent de bons, voire très bons résultats financiers.

Dans cette salve ininterrompue de publications financières, Total, Air Liquide, Stellantis, Airbus, Schneider Electric, Sanofi, LVMH (propriétaire des « Echos ») ou Saint-Gobain ont placé haut la barre des bénéfices en ce début d’année. Certains ont été portés par l’augmentation des prix de l’énergie, d’autres par l’appétit retrouvé des consommateurs ou par leur capacité à imposer des hausses de prix à leurs clients.

Bas les masques

D’autres grands noms du capitalisme français ont enfin mis dans leur dos les conséquences de la crise sanitaire. Les chambres des hôtels d’Accor sont à nouveau occupées, les TGV de la SNCF se remplissent eux de passagers. Même Unibail a retrouvé une affluence normale dans ses centres commerciaux. « Au début du deuxième trimestre, le masque dans les transports en commun était encore obligatoire, dès que cette obligation est tombée, la fréquentation a rebondi », pointe Jean-Marie Tritant, le président du directoire d’Unibail-Rodamco-Westfield.

Mais le ciel de l’économie tricolore n’est pas entièrement dégagé pour autant, loin de là. Sans parler du cas EDF, plongé dans le rouge très vif par les affres de l’atome, l’inflation, qui galope à des vitesses différentes selon les secteurs, a mis sous forte pression un certain nombre de filières. A commencer par la grande chaîne alimentaire, où certains maillons peinent plus que d’autres. Si Carrefour a parfaitement su digérer la valse des étiquettes, comme Danone, c’est moins le cas de Casino ou du groupe Bel, le fabricant de la Vache qui rit, ou de Nestlé, qui est certes un ressortissant suisse.

En somme, comme toujours, ceux qui arrivent en état de faiblesse dans les périodes de fortes turbulences sont à la lutte, tandis que ceux qui y rentrent avec un bilan triomphant en profitent pour creuser l’écart. Ces derniers peuvent donc aborder sereinement mais avec tout de même une pointe d’inquiétude un second semestre qui sera manifestement marqué par les conséquences de l’inflation sur le pouvoir d’achat, par le zénith à venir de la crise du gaz russe, par l’euro faible et le dollar fort, par le manque lancinant de main-d’oeuvre . L’irruption possible (probable ?) d’une récession est désormais dans tous les esprits.

Comment affronter la montée des incertitudes ?

Inflation, hausse des taux d’intérêt, Ukraine et maintenant incertitude politique, les chocs se multiplient. Pour évoluer dans un environnement de plus en plus complexe, l’expertise de la rédaction des Echos est précieuse. Chaque jour, nos enquêtes, analyses, chroniques et édito accompagnent nos abonnés, les aident à comprendre les changements qui transforment notre monde et les préparent à prendre les meilleures décisions.

Je découvre les offres