
Même si elle sera serre-file cette année sur la PicAriège, Maria Semerjian participe à l’organisation de la PicaPica depuis sa création en tant que baliseuse. Un travail de l’ombre capital.
Le Montcalm, c’est 6 courses en 4 jours et des centaines de kilomètres de sentiers, de chemins à nettoyer, à baliser. Un travail de l’ombre capital. Même si elle vit à Toulouse, Maria Semerjian se considère comme ariégeoise (ses parents y vivent encore). Athlète elle-même, la course en montagne ne lui est donc pas inconnue. “J’ai toujours eu un rapport avec le Montcalm.” Professeure d’EPS, elle en profite pour parfaire sa condition physique en s’entraînant avec ses jeunes élèves. Elle participe un jour au Tor des Géants et y côtoie Nahuel Passerat. “On s’est alors liés d’amitié.” Et quand est organisée la première édition de la PicaPica, en 2018, Maria décide d’apporter son expérience. “J’ai décidé de donner un coup de main.” Et quel coup de main. Elle va donc s’occuper du balisage. “J’essaye d’apporter ma vision de coureuse. Sur une course comme celle de la PicaPica, il faut que le coureur soit rassuré et sache exactement où il va. Il faut avoir les bons réflexes et donner la bonne information si, par exemple, il y a de la brume.” En résumé, soit c’est balisé, soit il y a un road-book. Maria est une puriste. “Il faut que la trace soit naturelle. Quand on est en course, concentré, on ne fait pas toujours attention à tout. Il faut surtout faire très attention aux intersections.” Quand elle part sur les sentiers, Maria ne laisse rien passer.
“Il faut toujours voir la balise suivante”
“Je balise comme si j’étais moi-même en course. Quand on est sur le parcours, il faut toujours voir la balise suivante.” Selon la topographie du terrain, le balisage peut être plus ou moins intense. Mais, au fait, comment faut-il baliser en pleine nature ? “Moi, je n’ai jamais tracé une course à la bombe. J’utilise plutôt la rubalise ou les fanions. Sinon, il y a aussi des systèmes de balise fluo accrochés aux arbres.” Pour éviter tout problème, les “baliseurs” du Montcalm partent sur les sentiers et chemins deux jours avant la course. “On part souvent à trois pour se répartir le poids du matériel. On balise le parcours petit bout par petit bout.” Habituée du balisage depuis quelques années, Maria passera pourtant son tour cette année sur le Montcalm après des dernières extrêmement exigeantes en compétition. Mais elle sera quand même là. “Je serai en serre-file de la PicAriège. Je fermerai la course pour amener les derniers coureurs à bon port. Et je regarderai si le balisage est bien fait (éclat de rire).” Mais Maria avait encore une inquiétude. “Je ne sais pas si je vais devoir débaliser. Sans doute.” Maria Semerjian est à l’image des 700 bénévoles engagés sur le Montcalm. Fidèles et investis. “Le Montcalm, c’est une histoire d’amitiés. On adore participer à cette grosse fête de la nature.”