Au début de l’ère des cryptos , le bitcoin n’avait aucune concurrente et encore moins de rivales. Il s’appropriait 95 % du marché mondial. Sa bonne résistance aux crises et sa faible corrélation avec les autres marchés en faisaient déjà un actif prisé des initiés malgré sa volatilité . En pleine folie spéculative en 2017 , le poids du bitcoin a chuté à 40 %, et il a vu l’ether, né deux ans plus tôt, se rapprocher avec 31 % de part de marché. Ce sera son record.
Le réseau Ethereum et sa devise ont profité du boom des ICO, les émissions de jetons . C’est la blockchain (registre des transactions) d’Ethereum qui était utilisée en majorité pour ces projets. Elle a ensuite bénéficié comme d’autres du développement de la Finance décentralisée et depuis trois ans de l’engouement pour les jetons non fongibles ou NFT, ces certificats de propriété d’oeuvres ou d’actifs.
Très forte corrélation
Aujourd’hui, l’ether dispose d’un poids dans la capitalisation mondiale deux fois inférieure à celui du bitcoin, à 19,3 % contre 40 %. Les deux leaders ont vu l’arrivée de près de 20.000 cryptos, mais la très grande majorité d’entre elles n’ont pas la taille critique. Les 20 premières s’approprient 88 % du marché. Un temps, c’est Solana qui est apparue comme une nouvelle concurrente pour Ethereum, mais ses problèmes ont depuis porté atteinte à sa crédibilité.
En matière de comportement de leur cours, les deux cryptos leaders sont des jumelles. Leur corrélation est très forte, à 90 % cette année selon Exante Data. Elles ont rarement évolué dans leur histoire de manière dissociée.
Le bitcoin, plus ancien de sept ans, garde l’avantage en matière de performance. Son cours a été multiplié par 27 millions depuis ses débuts sur les marchés (0,0008 cent), contre 5.300 fois pour l’ether. Depuis 2020 , la seconde a cependant vu son cours multiplié par 13 alors que le bitcoin voyait le sien multiplié par 3.
Un écart qui a pu agacer certains membres de la communauté des « maximalistes du bitcoin », les frères dominicains des cryptos, les plus virulents historiquement à l’égard de l’Ethereum et des autres projets, qualifiés soit de pâles copies soit d’arnaques. Plus pragmatique, la communauté Ethereum est bien moins politisée.
The Merge
La perspective du Big Bang technologique de l’Ethereum – The Merge – le 15 septembre a entraîné une meilleure performance de l’ether par rapport au bitcoin dans le rebond des marchés. La crypto capte l’attention et les discussions sur les réseaux sociaux et forums . Les volumes sur l’ether ont dépassé ceux du bitcoin, selon les données agrégées par Kaiko Research sur les 10 principales plateformes.
Des traders semblent anticiper une bonne performance de l’ether jusqu’à fin septembre avec un cours au-dessus de 2.200 dollars voir 5.000 pour les plus optimistes, contre 1.700 dollars actuellement, selon l’analyse de la société Glassnode. L’envolée serait suivie d’une correction et certains ont déjà acheté des options de vente pour la fin de l’année.
D’autres parient surtout sur le bond de sa volatilité grâce aux produits dérivés, sans prendre parti sur une direction donnée (hausse ou baisse du cours) compte tenu des incertitudes sur l’évolution du marché des cryptos . Pour la première fois, les positions sur les options sur l’ether sont plus importantes que celles sur le bitcoin. De très forts volumes ont été constatés sur les options d’achat sur l’ether cet été. Les firmes de trading et les hedge funds comptent en effet tirer parti d’un événement phare dans une année jusqu’ici bien morose sur les marchés.
L’Ether représente 19 % du marché mondial des cryptos et contre 40 % pour le Bitcoin.