Championnats d’Europe : les athlètes français à Munich avec Paris 2024 dans le viseur

Une centaine d’athlètes français sont engagés dans les épreuves d’athlétisme des championnats sportifs européens, qui débutent ce lundi 15 août, avec les JO de 2024 dans le viseur.

Trois semaines après des Mondiaux médiocres aux États-Unis, l’équipe de France débarque en nombre avec 99 athlètes aux Championnats d’Europe de Munich, compétition prévue de ce lundi 15 août jusqu’au dimanche 21 août et estampillée “première marche” vers les Jeux de Paris 2024. À Eugene, dans l’Oregon, les Bleus étaient arrivés, puis repartis, sur la pointe des pieds, la seule médaille d’or du Montpelliérain Kevin Mayer au décathlon dans les bagages, sans réussir à créer d’exploit avec une équipe resserrée.

?? Les Bleus sont prêts pour les ???????????? ?’?????? de #Munich2022 (15 au 21 août) ! ?

? La compétition sera à suivre sur France 2, France 3 et France 4.@EuroAthletics pic.twitter.com/OGYbMFxeM1

— FFAthlétisme (@FFAthletisme) August 13, 2022

Critiqué par des athlètes et des entraîneurs pour avoir fermé la porte des Mondiaux à la jeune génération notamment, le directeur de la performance de la Fédération française d’athlétisme (FFA) Romain Barras avait prévenu qu’il ouvrirait les vannes pour Munich, à ses yeux une meilleure occasion de découverte des grands championnats dans un contexte moins relevé.

Il a tenu promesse avec 99 sélectionnés et une équipe rajeunie (25 ans et sept sélections en moyenne). Vingt-neuf athlètes connaissent en Allemagne leur première ou deuxième sélection, notamment le benjamin Jeff Erius (18 ans), grand espoir du sprint retenu pour le relais 4×100 m.

Aucun objectif de médaille

Aucune des 41 femmes sélectionnées n’est trentenaire, mais la liste compte une “quadra” avec l’éternelle discobole Mélina Robert-Michon (43 ans) pour ses septièmes Championnats d’Europe (médaille d’argent en 2014), elle qui était déjà présente à l’Euro de Munich il y a vingt ans.

“Pour Paris 2024, on a deux ans, c’est le début d’une aventure. Munich, c’est la première marche, les Mondiaux de Budapest (en 2023) seront la deuxième, avait estimé Barras à l’issue des Mondiaux. Problème avec les marches, les Bleus et ses chaperons de la FFA ont plutôt pris l’habitude de les rater ces dernières années, marquées par des résultats en berne, l’instabilité des responsables, des affaires de dopage et une ambiance un temps délétère.

?? ???????????? ?’?????? ???? : La réunion d’équipe des Bleus !

? @romainbarras, directeur de la haute performance : “Vous écrivez le futur chapitre de l’équipe de France, celle de Paris 2024”.#Munich2022 pic.twitter.com/JZflfqBydJ

— FFAthlétisme (@FFAthletisme) August 14, 2022

À seulement deux ans du grand rendez-vous des Jeux olympiques à domicile, l’équation menant à de nombreux podiums semble insoluble, alors que peu de Français surnagent au plus haut niveau. À Munich, la FFA emmène 58 athlètes identifiés “génération 2024”, qu’elle aide et rassemble à intervalles réguliers, avec des potentiels très variables.

Alors que Romain Barras, comme l’encadrement en général, se refuse à tout objectif chiffré, difficile pour la France d’envisager une moisson de médailles, malgré une opposition beaucoup moins relevée qu’aux Mondiaux et l’absence des Russes, privés de compétition depuis l’invasion de l’Ukraine en février.

Zhoya avec le meilleur chrono sur 110 m haies

L’équipe de France compte quatorze athlètes ou relais dans le top 3 des engagés de leur discipline en 2022. Quatre figurent même en tête des bilans, dont le champion du monde du décathlon Kevin Mayer, à la marge énorme sur la concurrence, qui prend le risque d’enchaîner deux compétitions en trois semaines, lui qui n’en dispute qu’une par an habituellement.

Après des progrès fulgurants, Wilfried Happio devra contenir le retour en forme de la star norvégienne Karsten Warholm sur 400 m haies, quand le Toulousain Benjamin Robert devra surmonter sa déception américaine (éliminé en demi-finales) pour assumer son statut de N.1 sur 800 m.

Pour sa première saison en seniors, le jeune Sasha Zhoya (20 ans) débarque aussi avec le meilleur chrono sur 110 m haies. Et à l’expérience, pourquoi ne pas compter une fois de plus sur le perchiste Renaud Lavillenie, 36 ans dans un mois, quatre médailles européennes, dont trois en or, en cinq participations.