
Le charme des PME allemandes attire décidément les banques américaines. Après JP Morgan, Citi a elle aussi décidé d’étendre son offre de banque commerciale aux entreprises du « Mittelstand ». Plus que les petites entreprises traditionnelles qui font le terreau de l’économie allemande, ce sont les « nouvelles pousses » du numérique qui s’étendent rapidement au niveau international, comme le champion de la livraison Delivery Hero par exemple, qui semblent intéresser Citi.
Du paiement transfrontalier des salariés à la préparation d’une introduction en Bourse, la banque américaine veut « offrir à ces clients les mêmes capacités que celles que nous offrons aux plus grandes entreprises du monde », a commenté mardi Auke Leenstra, responsable de Citi Commercial Bank pour l’Europe occidentale. « Citi voit des opportunités de croissance intéressantes » dans l’industrie, les soins de santé et la mobilité, précise-t-il.
Un marché très concurrentiel
La banque américaine, qui était déjà active depuis « un demi-siècle » auprès des grandes entreprises du Dax, descend donc d’un cran en visant les entreprises alignant un chiffre d’affaires « de quelques centaines de millions à plusieurs milliards ».
Elle est loin d’être la seule sur ce créneau très concurrentiel. D’abord parce qu’elle joue sur le terrain de Deutsche Bank et Commerzbank, qui s’affichent chacune comme « la » banque du Mittelstand, mais aussi le réseau des banques régionales et banques populaires, qui sont encore les premiers interlocuteurs des PME allemandes.
Citi arrive aussi après le français BNP Paribas, le néerlandais ING et le britannique HSBC sur ce créneau. JP Morgan avait également annoncé en mai dernier sa volonté de viser les PME allemandes dont le chiffre d’affaires se situe entre 250 millions et deux milliards d’euros. Goldman Sachs attend le feu vert du régulateur bancaire pour emboîter le pas.
Ce que les banques américaines cherchent, ce sont « de gros financements et de grosses transactions, pas l’activité quotidienne des PME », note un expert allemand du secteur. L’arrivée de Citi sur ce marché confirme néanmoins le retour des banques internationales auprès des entreprises allemandes. Elles occupaient une part de marché cumulée de 11 % en 2019, selon le « moniteur des financements d’entreprise » de la Deutsche Bank, avant de se replier provisoirement pendant la pandémie.
L’engagement de Citi en Allemagne reste néanmoins encore prudent, avec 5 employés dédiés aux services bancaires commerciaux et 20 prévus à terme. Un chiffre très loin de l’engagement de BNP Paribas et ses 800 employés dédiés à la banque d’investissement et aux activités avec les entreprises en Allemagne.