Citigroup va fermer ses activités de banque de détail en Russie

Après avoir cherché en vain un repreneur pour son activité de banque de détail en Russie, Citigroup a annoncé jeudi l’arrêt progressif de la structure, qui compte 2.300 employés et 15 agences dans le pays. Le groupe prévoit de passer une charge de 170 millions de dollars au cours des 18 prochains mois en raison de cette décision.

Jane Fraser, la nouvelle patronne du géant bancaire américain , avait annoncé dès son arrivée l’année dernière son projet de sortir de 14 marchés internationaux de banque de détail, dont la Russie. L’invasion de Vladimir Poutine en Ukraine, intervenue il y a six mois, avait renforcé sa volonté, mais le groupe s’est heurté à des difficultés.

« Nous avons exploré plusieurs options stratégiques pour vendre ces entreprises au cours des derniers mois, a reconnu dans un communiqué Titi Cole, qui gère les enseignes en cours de cession. Il est clair que la voie d’une fermeture progressive est la plus logique compte tenu des nombreux facteurs de complication de l’environnement ».

Négociations compliquées

Selon le « Financial Times », le groupe avait mené des discussions avec plusieurs acteurs locaux, dont Expobank et la compagnie d’assurances Reso-Garantia, mais aussi avec Rosbank, l’ancienne filiale russe de Société Générale vendu par le groupe français moyennant une perte de 3 milliards d’euros à l’oligarque Vladimir Potanin .

Mais depuis la cession par Société Générale, en mai, les possibilités se sont réduites pour Citi. En juin, Vladimir Potanin est tombé sous le coup des sanctions britanniques. Début août, le Kremlin a ratifié un décret interdisant aux investisseurs de pays « inamicaux » de céder leurs participations dans des projets dans la banque ou l’énergie.

Ce décret pourrait affecter la banque italienne UniCredit , qui envisage de quitter le marché russe où sa filiale locale emploie quelque 4.000 salariés, mais aussi l’autrichienne Raiffeisen, qui compte plus de 9.000 salariés en Russie.

Citigroup a indiqué qu’il envisageait toujours la vente de certains portefeuilles d’actifs liés à la Russie. Il a précisé que son exposition totale au pays s’élevait à 8,4 milliards de dollars à la fin du deuxième trimestre, contre 9,8 milliards à la même période l’an dernier. Les activités de détail représentent 1 milliard de dollars de ce montant.

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