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Emmanuel Macron en Algérie dès ce jeudi : quels enjeux pour ces trois jours d’une visite de courtoisie délicate ?

Le Président français Emmanuel Macron espère que sa visite qui commence ce jeudi 25 août en Algérie lui permettra d’apaiser les tensions diplomatiques et de s’adresser aux jeunes Algériens, même si les dirigeants du pays nord-africain semblent difficiles à convaincre.

“Le président a fait le choix d’orienter cette visite vers l’avenir”, soulignait l’entourage d’Emmanuel Macron à la veille d’un déplacement en Algérie prévu pour trois jours et qui débute ce jeudi 25 août.

Le dirigeant algérien Abdelmadjid Tebboune espère de son côté de la part de Paris des engagements d’investissement solides – peu susceptibles d’être annoncés à cette occasion – et attend de son homologue français qu’il expie ses propos tenus l’an dernier sur l’histoire de l’Algérie et son élite dirigeante.

“L’Algérie cherche un partenariat sérieux” 

Pour la France, le réchauffement des liens avec Alger est d’autant plus important que les pénuries engendrées par la guerre menée par la Russie en Ukraine ont accéléré la demande de gaz nord-africain, alors que des migrants continuent de traverser la Méditerranée.

L’Algérie, quant à elle, veut profiter des prix élevés de l’énergie pour décrocher de gros contrats et des projets d’investissement, comme elle l’a déjà fait avec l’Italie et la Turquie. “L’Algérie cherche des relations économiques solides et un partenariat sérieux”, a déclaré un responsable algérien sous couvert d’anonymat.

La délégation d’Emmanuel Macron comprendra les dirigeants des sociétés Engie et Free, mais aucun contrat d’envergure n’est attendu lors de cette visite. “Il n’y aura pas dans le domaine économique d’annonce de grand contrat”, prévient l’Elysée. “L’Algérie est effectivement l’un des fournisseurs de gaz de la France, et ça reste pour l’Algérie comme pour d’autres pays une priorité de s’assurer que nous avons assez de gaz dans le cadre de la crise en Ukraine, mais ce n’est pas l’objet de la visite.” 

Démonstration de breakdance

Lors du dernier déplacement du président français en Algérie, fin 2017, celui qui a qualifié la colonisation française de crime contre l’humanité avait été chaleureusement accueilli par de jeunes Algériens, dont l’attitude contrastait avec celle de leurs aînés. “Nous n’oublierons pas ce qu’il a dit lorsqu’il a été interrogé sur la guerre en Algérie”, a déclaré mercredi Nourreddine Ayoub, interrogé dans une rue d’Alger.

Outre une visite en hommage aux “martyrs” algériens de la guerre d’indépendance, le programme présidentiel prévoit cette fois un passage au cimetière Saint-Eugène d’Alger où reposent des Français nés en Algérie ainsi qu’une étape à Oran, la deuxième ville du pays, où le chef de l’Etat assistera notamment à une démonstration de breakdance.

Cependant, son désir exprimé de longue date de se détacher de l’héritage de l’époque coloniale et sa frustration face à ce qu’il considère comme une obsession des autorités algériennes à ce sujet pourraient rendre les choses difficiles. Lors de commentaires sur la campagne électorale l’an dernier, il avait suggéré que l’identité nationale de l’Algérie s’était forgée sous domination française et que les dirigeants algériens avaient réécrit l’histoire de la lutte pour l’indépendance en se fondant sur une forme de haine de la France. Ces propos ont provoqué la colère des dirigeants algériens, qui ont rappelé leur ambassadeur et fermé leur espace aérien aux avions français, compliquant les trajets de la mission militaire française au Sahel.

La présence du grand rabbin dérange 

À l’approche de la visite du président, les médias d’État – dont le ton reflète souvent la pensée officielle – ont publié des articles critiques à l’égard de la France et de son président. Un rapport de l’agence de presse officielle publié cette semaine cite des organisations algériennes exigeant qu’Emmanuel Macron cesse d’héberger en France des groupes considérés comme hostiles à l’Algérie et soutenus par son principal rival régional, le Maroc.

Des dirigeants conservateurs ont en outre fait part de leur courroux face au choix présidentiel d’être accompagné par l’évêque d’Alger et le grand rabbin de France. Pour Abderazak Makri, l’un des chefs de l’opposition, cette décision revient à encourager l’Algérie à normaliser ses relations avec Israël. “La France est un état laïque, on ne s’explique pas la présence du rabbin dans la délégation de Macron”, a déclaré le responsable algérien ayant requis l’anonymat.

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