Homophobie: le tweet de Ciotti, la «perte d’adolescence» de Pradié et la présidence de LR

C’est un tweet qui a été remarqué. « Intolérable ! La ministre Caroline Cayeux maintient ses propos, elle qui qualifiait l’homosexualité comme étant “contre nature”. Et qui définit désormais ces milliers de Français comme “ces gens là”. La Première ministre doit intervenir et ne peut cautionner ces propos !», a condamné Eric Ciotti, le 13 juillet, au lendemain de la sortie de la ministre déléguée en charge des Collectivités territoriales au sein du gouvernement Borne. Sur Public Sénat, celle-ci avait été invitée à s’expliquer sur son opposition à la loi Taubira en 2012-2013.

A l’époque, Eric Ciotti était aussi contre le mariage pour tous, introduit lors du quinquennat Hollande. Il avait manifesté et voté contre. Dix ans plus tard, il ne se prive pas de condamner les dérapages de Caroline Cayeux, qui ont provoqué un sacré malaise dans la majorité. Celui qui allait être quelques jours plus tard officiellement candidat à la présidence des Républicains, remise en jeu les 3 et 10 décembre, trouvait là aussi l’occasion d’arrondir une image jugée toujours clivante.

« Imaginer une seule seconde que j’ai voulu dire une chose pareille est à vomir »

« Emmerdant ». C’est une sortie qui lui a valu des ennuis. Sandrine Rousseau a accusé solennellement, le 3 août, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, Aurélien Pradié d’« homophobie » et appelé à des sanctions contre lui. « C’est surtout une honte pour les singes », avait lancé la veille le député du Lot et secrétaire général de LR, alors que la députée EELV de Paris avait interpellé le gouvernement sur les manques de la campagne de vaccination contre la variole du singe, selon le compte rendu des débats.

« Je lutterai toujours contre l’homophobie et toutes formes de discriminations. Toujours. Imaginer une seule seconde que j’ai voulu dire une chose pareille est à vomir », a répliqué Aurélien Pradié, témoignant sa « profonde tristesse auprès de ceux qui auraient pu être blessés », assurant avoir dit « emmerdant » et pas « honte ». Le député LR explique avoir voulu par sa remarque se moquer des écologistes parisiens qui avaient proposé de rebaptiser les rats des « surmulots ».

« Avec cet épisode, Sandrine Rousseau m’a fait perdre ce qui me restait d’adolescence politique », dira Aurélien Pradié dans Le Journal du dimanche, alors que la polémique sur les réseaux sociaux a été très vive. Probable candidat à la présidence de LR, il a également usé, dans sa défense, d’arguments qui pouvaient résonner aux oreilles des adhérents de son parti, en ciblant notamment les « méthodes inquisitrices et la malhonnêteté pure de Sandrine Rousseau », détestée dans les rangs de sa famille.