Imam Iquioussen: une expulsion de poids pour Gérald Darmanin

Rien ne s’oppose désormais à l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen qui devrait prendre le premier avion pour le Maroc, d’autant que Rabat a déjà délivré son indispensable laissez-passer consulaire : la satisfaction était évidente au ministère de l’Intérieur après la décision du Conseil d’Etat, mardi. Gérald Darmanin savait qu’il jouait gros sur ce dossier. Début août, le tribunal administratif de Paris avait invalidé l’arrêté d’expulsion de ce fiché S proche des Frères musulmans.

Sur le fond, la haute juridiction administrative est sans ambiguïtés à propos du prédicateur : « Ses propos antisémites, tenus depuis plusieurs années, lors de nombreuses conférences largement diffusées, ainsi que son discours sur l’infériorité de la femme et sa soumission à l’homme constituent des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination ou à la haine justifiant la décision d’expulsion ». Et ce, sans qu’il soit porté « une atteinte grave et manifestement illégale » à sa vie privée et familiale . Car, expliquent les juges, si l’imam est né à Denain (Nord) en 1964 et a vécu en France depuis, ses cinq enfants sont désormais majeurs et sa femme a des attaches avec le Maroc.

Imam Iquioussen,burkini à Grenoble mais aussi, auparavant, dissolutions du Collectif contre l’islamophobie en France et de l’association BarakaCity : la jurisprudence du Conseil d’Etat, certes dans des dossiers différents, affiche une constance dans la défense des valeurs républicaines. Prochain test : le recours de « hijabeuses » contre les statuts de la Fédération française de foot interdisant le port du voile.

Pour le ministre de l’Intérieur, qui a fait de la lutte contre le séparatisme islamiste un axe majeur de son action, le succès politique est indéniable. « C’est une grande victoire pour la République », a-t-il d’ailleurs aussitôt posté sur Twitter. D’autres figures de l’islam politique radical sont sur les listes de la place Beauvau.