
La navigatrice Isabelle Joschke séjourne régulièrement à La Bastide-de-Sérou, en Ariège. Une étape dans sa préparation pour la Route du rhum.
C’est à La Bastide-de-Sérou, où elle vient régulièrement lorsque son activité professionnelle le lui permet, que nous avons rencontré Isabelle Joschke. Un séjour qui fait partie de la préparation de la navigatrice pour la prochaine Route du rhum (de Saint-Malo à la Guadeloupe), dont le départ sera donné le 6 novembre.
Comment êtes-vous devenue navigatrice ?
C’est au bord d’un lac d’Autriche en vacances chez ma grand-mère que s’est fait le déclic. Enfant, les bateaux qui y naviguaient me fascinaient. Et dès l’âge de 5 ans, j’ai découvert la voile sur un Optimist. Quinze ans plus tard j’ai effectué un stage aux Glénans qui m’a communiqué définitivement le goût du large.
Vos parents ont-ils eu une influence sur cette vocation ?
Non, je suis issue d’une famille de « terriens » et j’ai grandi en région parisienne. Du fait de mes études – j’ai obtenu une maîtrise en lettres classiques à la Sorbonne –, j’étais devenu « un rat de bibliothèque ». J’ai donc décidé de passer deux brevets : l’un pour devenir éducatrice sportive et l’autre skipper.
Comment en vient-on à participer au Graal qu’est le Vendée Globe ?
Après avoir effectué mes premières traversées dans le cadre de mon travail de skipper, j’ai rencontré à Lorient des concurrents de la Mini Transat, course en solitaire sur un bateau de 6,50 m, qui m’ont dit : « C’est un truc pour toi. »
J’en ai rêvé pendant plus d’un an. Avant, à 27 ans, avec les économies faites grâce à mon métier, d’acheter mon premier bateau, ce qui m’a permis en gagnant la première étape de cette course de me faire connaître du milieu.
Après 13 saisons sur différents types de bateaux, j’ai pris la barre de mon Imoca en 2017 pour, à l’issue d’une campagne de plus de quatre ans, enfin figurer sur la ligne de départ du Vendée Globe 2020-2021.
À la suite de cette extraordinaire aventure avec mon sponsor titre, la MACSF, je suis partie pour une nouvelle saison en Imoca avec pour objectif le Vendée Globe 2024 !
« Me confronter à un autre élément, la montagne et son immobilité »
La solitude ne vous pèse pas trop ?
Non, j’aime ça. Même si trois semaines, c’est long !
Votre présence en Ariège est liée à votre préparation.
Claudia, une amie somato-psychopédagogue résidant à La Bastide-de-Sérou, pratique la fascia-thérapie, qui permet de développer le tonus et son harmonie naturelle et de ne plus considérer son corps comme un automate.
Cette méthode me permet notamment de développer l’efficacité de mes gestes sur le bateau.
Son compagnon est gardien de refuge, ce qui me permet de me confronter à un autre élément, la montagne et son immobilité… malgré le vertige.
Pouvez-vous nous parler de votre engagement pour Horizon mixité ?
La course au large est un milieu d’hommes et cette association œuvre pour l’égalité hommes-femmes dans ce milieu, et plus largement dans tous les domaines de la société.
Contact : isabellejoschke.com ; Facebook.
Souvenirs
Son pire souvenir : « L’abandon à la suite d’une avarie de quille alors que j’approchais du cap Horn lors du Vendée Globe. »
Son meilleur souvenir : « L’accueil aux Sables-d’Olonne à l’issue de tout ce tour du monde, que j’ai bouclé hors course. »