
Les recettes fiscales continuent de couler à flots à Bercy. Dimanche, sur le plateau du Grand jury LCI-RTL-Le Figaro, le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, a indiqué que ses services avaient une nouvelle fois enregistré des recettes sensiblement supérieures aux prévisions : 900 millions d’euros de plus sur l’impôt sur le revenu (IR) et 1,7 milliard d’euros de plus d’impôt sur les sociétés (IS). Le signe d’une « croissance française qui résiste, qui est robuste », s’est félicité le ministre.
Dès la semaine dernière, l’Opinion avait relevé l’envolée des recettes fiscales au premier semestre.C’est simple : entre janvier et juin 2022, l’IS a rapporté deux fois plus qu’entre janvier et juin 2021, alors même que le taux facial de l’impôt a baissé, que la croissance a reculé au premier trimestre et que les prix de l’énergie flambent. Tous les prélèvements augmentent, y compris les cotisations sociales qui bénéficient dudynamisme du marché du travail.
Récoltes. Contrairement aux cultivateurs de pommes de terre, l’Etat réalise de merveilleuses récoltes. Les recettes abondantes qui se sont envolées à partir de la fin 2021 ont permis de faire passer 20 milliards de mesures de pouvoir d’achat cet été, sans changer l’objectif de réduction du déficit en 2022 (5 %). L’histoire ne sera pas forcément aussi clémente pour la suite. La flambée du coût de la dette, qui devrait croître de 18 milliards d’euros cette année, va vampiriser une bonne partie de ces nouvelles rentrées fiscales. « Dix-huit milliards d’euros, c’est deux fois le budget annuel du ministère de la Justice », a fait valoir Gabriel Attal dimanche. Un message que le ministre aura l’occasion répéter mardi matin à la REF du Medef, au cours d’un débat sur la dette auquel participera le président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, très attendu pour son retour sur la scène nationale.