Nîmes Olympique : Lamine Fomba, « j’ai été critiqué mais j’ai toujours joué »

ENTRETIEN – Avant Dijon-Nîmes, ce samedi (19 heures) pour le compte de la 3e journée du championnat de Ligue 2, le milieu croco de 23 ans Lamine Fomba s’est confié à Midi Libre.

Il y a trois ans jour pour jour, le jeune Auxerrois Lamine Fomba faisait son apparition à la Bastide, avec une étiquette difficile à décoller : celui de joueur le plus cher de l’histoire de Nîmes Olympique (un peu plus de 3 M€, 4 M€ avec les bonus). « Moi, je n’ai rien demandé. Je n’allais pas dire : “Non, je ne vaux pas 4 millions” », nous a-t-il confié un jour.

Une somme qui l’a desservi et le dessert encore parfois, lui qui est justement au service de l’équipe et de son équilibre dans l’entrejeu. Où il a su convaincre tous ses entraîneurs : le natif de Rosny-sous-Bois (désormais 24 ans et demi, 1,88 m, 71 kg) approche du cap des 100 matches avec NO. À Dijon, ce sera son 94e, dont 52 en Ligue 1.

Trois ans à Nîmes, de la L1 à la L2

« J’étais venu pour jouer, alors que j’avais plusieurs possibilités. J’avais choisi Nîmes avec mon agent pour enchaîner les matches. Je ne pensais pas que l’on allait se retrouver enL2, malheureusement. Mais L1 ou L2, l’objectif, c’était de progresser, et j’y suis parvenu. Ces trois ans n’ont pas été faciles, on a été souvent en difficulté, mais j’ai beaucoup appris de ces périodes. J’ai gagné en maturité, sur le terrain comme en dehors. Quand je suis arrivé, c’était la folie, je courais partout, j’avais envie d’attaquer, de défendre, et j’avais beaucoup de déchets. Je cours toujours beaucoup (sourire), mais plus intelligemment. Nîmes, ça représente aujourd’hui une grande partie de ma carrière, j’y ai joué plus qu’avec Auxerre en pro. Ici, les gens vivent pour le football. »

Ses performances et les critiques

« Je sais que j’ai été critiqué quand je venais d’arriver. Les gens ont parlé par rapport au prix de mon transfert, ce qui est normal : tu vaux beaucoup, il faut prouver sur le terrain. Mais il y a eu des changements de coach, et j’ai toujours beaucoup joué. Si les coaches Blaquart, Arpinon, Plancque et Usaï m’ont tous fait confiance, c’est que j’apporte quelque chose à l’équipe… Les critiques que j’écoute, ce sont celles de mes coaches, mes coéquipiers et mes proches qui connaissent le football. C’est ça qui m’aide à progresser. Les autres avis, franchement, ça m’importe peu. Et puis je prends plus de recul : il y a trois ans, les critiques me touchaient. Plus maintenant. »

Le brassard et le statut de cadre

« Si on m’avait dit il y a trois ans que j’aurais le brassard aujourd’hui, je ne l’aurais pas cru ! Il y avait pas mal de Nîmois, de cadres comme Briançon ou Paquiez, je ne pensais pas du tout à être capitaine. Là, j’ai eu la chance de le porter (au gré des blessures, car il est vice-capitaine), je ne vais pas mentir, j’en suis fier ! Oui, je me considère comme un cadre aujourd’hui même si ça ne veut pas dire grand-chose, à part vraiment pour les anciens, Benoît (Poulain), Nico (Benezet). Je ne suis pas une grande gueule. Mais quand je parle, je suis écouté, quand même… »

Le mercato et son avenir

« À tous les mercatos, depuis que je suis ici, mon nom est ressorti. Comme si je devais partir à chaque fois… Moi, j’ai toujours eu le même discours. Je vais vous dire ce que j’ai dit au coach : je m’occupe du terrain, mon agent gère ce qu’il se passe en dehors. Je ne veux pas m’éparpiller. S’il y a quelque chose, mon agent en parlera aux personnes concernées. J’ai l’impression qu’à chaque fois qu’on fait un mauvais match, on dit que c’est lié au mercato, que c’est parce qu’on veut partir. Et quand on est bon, il n’y a plus de mercato ! Je suis focus sur Nîmes, j’essaie d’apporter mon maximum à l’équipe. Je suis en fin de contrat, on ne m’a pas proposé de prolongation pour l’instant. On verra. Moi, tant que je joue, c’est l’essentiel. Au niveau des stats, je sais que je peux faire mieux, même si maintenant je joue plus bas, en sentinelle. »

Trois ans après, le “box to box” est devenu “box” ! Après des matches référence en L1 comme à Lyon (0-0), Montpellier (1-0) ou contre Bordeaux (2-0), sa prestation contre Rodez (1-0) samedi a été remarquée. Elle lui a valu un 7/10 dans Midi Libre. Son avis (souriant) ? « Si vous m’avez mis 7, c’est que ça valait 7 ! »

À l’entraînement : Benezet et Doucouré ont participé à un multiple travail devant le but, ce jeudi. Pas Dias, Poulain, Fomba ni Tchokounté, ménagés mais partants pour Dijon, samedi. Ni Maraval, qui passait son Bpjeps (brevet d’État). Le gardien Masse (17 ans) était de la partie. Séance à huis clos ce vendredi à 10 heures.