
Ce dimanche, Jean-Luc Mélenchon a renouvelé des propos qu’il avait déjà tenu en mars dernier concernant l’intervention de casques bleus dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine. L’ancien candidat de la France Insoumise avait, à l’époque, émis plusieurs propositions dans l’objectif “d’œuvrer pour la paix en Ukraine”. Notamment le recours l’envoi de casques bleus de l’Organisation des Nations unies (ONU) à proximité des quinze réacteurs nucléaires en Ukraine. Ce week-end, c’est pendant les universités d’été de son parti que le leader de LFI a de nouveau évoqué le sujet, souhaitant “déployer les casques bleus”. Mais est ce vraiment possible ?
Les casques bleus n’entrent pas dans un conflit ouvert
Premier obstacle, les casques bleus n’entrent pas en jeu dans un conflit qui est ouvert. Leur rôle est d’intervenir après le conflit et de “garantir et instaurer les conditions d’une paix durable”. “De toute manière les casques bleus n’ont pas pour mission de se battre donc ce n’est pas envisageable pour le moment” détaille Dominique Simonnet, politologue. Pour le spécialiste : “Cela paraît donc impensable qu’un groupe composé de morceaux d’armées de différents pays, intervienne au milieu de ce conflit”.
La Russie a un droit de véto
Pour que le Conseil de sécurité décide d’envoyer des casques bleus alors il faudrait que la “résolution soit adoptée à l’unanimité” nous explique le spécialiste. Or, parmi les quinze membres, les cinq permanents que sont la Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie bénéficient d’un droit de veto. Il est raisonnable de penser que la Russie s’opposerait à une telle décision. “La situation est donc bloquée au niveau de cette instance”, selon le spécialiste.
Une solution exceptionnelle en cas d’impasse
Si le Conseil se trouve dans une impasse alors il existe tout de même une solution. “Il lui suffit de voter, à neuf voix minimum et sans veto, la convocation de l’Assemblée générale des Nations unies pour siéger de manière extraordinaire sur la question problématique”, explique Raphaël Maurel, maître de conférences en droit international à nos confrères du Monde. À voir si celle-ci sera utilisée par les membres dans le cadre de la guerre en Ukraine.