Fin octobre, la ville disposera de la première piste permanente de cyclo-cross de l’Hexagone, sur la plaine des sports de la Guitardié. Elle a été imaginée par le champion du monde, Arnaud Jouffroy.
Après la cité épiscopale et son circuit automobile, Albi sera connue prochainement pour sa piste de cyclocross. La seule piste permanente de France, digne des plus grands sites des pays du Bénélux, spécialiste de la discipline.
Cette piste, c’est à Arnaud Jouffroy, double champion du monde (espoir et junior) de la discipline qu’on la doit. Elle est sortie tout droit de son expérience, de ses voyages et de ses envies. Jeudi, il était à Albi pour voir l’avancée des travaux et tester les premières bosses et autres virages.

La piste est située sur le site de la Guitardié, un ancien verger transformé par la ville en plaine des sports. Sur une partie trop en pente, elle avait planté des arbres. Puis un jour, a germé l’idée avec les clubs de cyclisme et de triathlon d’y construire une piste de cyclocross. Contact est pris avec Arnaud Jouffroy, un des entraîneurs de l’équipe de France, qui dirige une académie à Montpellier. L’ancien champion est enthousiaste et s’empare du projet. D’autant que la ville lui laisse carte blanche avec un budget conséquent de 200 000 €. De quoi créer une piste atypique, qui puisse accueillir de grandes compétitions.
Première difficulté majeure : pas question de chambouler le site. La piste colle au terrain naturel et épouse ses pentes. Idem pour les arbres, pas question de les couper. La piste sillonne au milieu.
Ensuite, Arnaud Jouffroy a voulu cette piste technique et spectaculaire. Ainsi, il a repris des éléments de grands sites mondiaux comme une descente de sable en dévers à l’image d’Ostende, en Belgique. Mais aussi des éléments propres à Albi. L’enchaînement de bosses réalisé à la Guitardié sera unique au monde. Il y a aussi des virages relevés qu’on ne voit pas dans les autres circuits. Une idée copiée sur la piste. « Nous avons repris toutes les difficultés qui existent. Le but est de faire quelque chose d’atypique, des difficultés dont les coureurs se souviennent comme étant le circuit d’Albi », explique le champion.

Mais c’est aussi une piste qui doit être accessible à tous. Ainsi, il y a des tronçons très simples où les jeunes licenciés du biathlon ou des cyclos pourront s’entraîner. C’était un des objectifs de la création de cet équipement. « Le but est de pouvoir se servir juste d’endroits de la piste ». Il fallait aussi que la piste ne soit pas trop exigeante pour accueillir de simples entraînements. « Il n’y a pas un mètre de plat. Nous avons dû lisser des dénivelés », commentent les responsables du chantier.
Le champion a pensé à tout. La piste, longue de près de 3 km, est très “rassemblée” afin que les spectateurs puissent en voir le maximum. Et tout est fait pour le spectacle. Ainsi, on a un enchaînement de bosses très près du départ. Et une planche à quelques dizaines de mètres de l’arrivée. « Soit ils la sautent, soit ils portent du vélo. Cela promet du spectacle », assure-t-il.

Le circuit a été homologué par l’UCI. « Nous avons pris le cahier des charges le plus haut », indique Michel Franques, l’adjoint aux sports. Normalement, les travaux devraient se terminer en octobre et la piste sera prête à la fin du mois.
Objectif : organiser “une très belle compétition” dans les deux années à venir.
UNE DISCIPLINE HIVERNALE
Le cyclocross est une discipline qui se pratique en automne et en hiver. « De nombreux coureurs sur route pratiquent cette discipline pour se préparer à la saison routière », indique la fédération française. Le cyclocross se court sur un circuit de 3 km. « Ils sont tracés sur les terrains les plus divers (routes, prairies, chemins, sous-bois, sentiers, etc.) comportant des portions obligatoirement effectuées à pied. L’alternance de difficultés et de récupérations rapides permet aux coureurs d’exprimer leurs qualités physiques et techniques », explique la fédération sur son site. Des obstacles artificiels sont intégrés au circuit. Ils ne peuvent excéder 40 cm de haut. Le but est d’obliger les coureurs à descendre de leur vélo ou à sauter (saut du lapin). La durée de la compétition varie selon l’âge et le niveau des pratiquants (1 heure maxi pour les coureurs Élite). nn