Angoulême : pour sa reprise, le club de derby tape fort

Au derby, on laisse la vie civile à la porte du gymnase. Chaque personne a un nom de scène. De quoi s’immerger dans ce sport de contact, où deux équipes s’affrontent sur piste : on désigne un jammeur ou une jammeuse, qui doit doubler l’équipe adverse le plus de fois possible pour gagner la partie. En face, on doit la bloquer. Une seule condition : avoir plus de 16 ans. Car si tous les coups ne sont pas permis, certains matchs n’en restent pas moins spectaculaires. À la hauteur de l’équipement : casque, genouillères, coudières, gants, protège-dents.

L’équipe au grand complet (ou presque).

Photo Quentin Petit

Sur le maillot, le nom de l’équipe, Brain damage. Avec celui des joueurs et joueuses. D’ailleurs, avec la rentrée, les rolleuses et rolleurs prennent un moment pour se présenter et donner son genre. Les pronoms « elle », « il » ou « iel » retentissent dans le gymnase silencieux. Un moment de calme vite chassé. Code Squal est le premier à se lancer sur le parquet du gymnase. Il slalome entre les plots qui délimitent la piste, avant d’être rejoint par les autres. Hapé, Bri’aoutch, Guardian Lady, Croco Rosif… Au derby, le jeu de mots est un bonus. « Un “derby name” est réussi quand on oublie le nom civil de la personne, plaisante Gizmorpion. Mais ce n’est pas toujours simple. Certains arrivent et ont déjà plein d’idées, moi j’ai patiné pendant un an avant de savoir. » Et ce n’est pas non plus définitif : son précédent nom, Star’casme, est encore affiché sur son maillot. Traits de personnalité, humour ou style de jeu : autant d’explications possibles pour un “derby name”.

Chutes et bleus

Un couinement de freins blessés interrompt un temps un exercice. Après des simulations de blocage en un contre un, c’est désormais trois bloqueurs que le jammeur doit doubler. Les chutes se multiplient. La capitaine Croco Rosif avait prévenu : « J’espère que tout le monde a son protège-dents. » Elle s’arrête auprès d’un petit groupe, un peu en retrait. « On va travailler le retournement, pour commencer. En essayant de mettre un peu de rapidité. » En sautant, en pivotant un pied puis un autre… L’exercice est difficile pour les recrues les plus récentes.

Un derby name est réussi quand on oublie le nom civil de la personne.

À côté, les corps s’entrechoquent, les patins claquent le sol au point de recouvrir le bruit des voix. Au bout de deux heures d’entraînement, tout le monde est en nage. Mais satisfait. « Il y avait plus de monde que d’habitude », souligne Bento. Le club, qui compte une trentaine de membres et entame sa onzième année, est déjà parti pour réaliser une bonne saison, après avoir perdu des joueurs et joueuses depuis le covid. Première épreuve du feu le 2 octobre, à 13 h 30, avec un match à la Halle des sports de Ma Campagne.

Contact : rollerderbyangouleme@gmail.com. Facebook : Roller derby Angoulême – Brain damage.

Découvrir le roller derby

Le club propose deux initiations. Rendez-vous ce vendredi 16 septembre, de 20 h à 22 h, à l’aire couverte de La Couronne, rue Jean-Moreau ; et le 16 octobre, de 14 h à 16 h, à la Halle des sports de Ma Campagne. Possibilité de prêt de matériel. Ouvert à tous les plus de 16 ans. Le lien pour s’inscrire est disponible sur leur page Facebook.