
La secrétaire d’État chargée de la ruralité est en visite en Ariège ce vendredi. L’occasion d’annoncer la relance du dispositif Popsu, pour imaginer les territoires ruraux du futur.
Quelle est la raison de votre visite en Ariège ce vendredi ?
Nous avons deux séquences majeures durant cette journée. La première se situe au lycée de Mirepoix, autour de la thématique jeunesse en milieu rural, pour parler d’une façon générale d’égalité des chances, la relance de notre ascenseur social républicain français. Cette égalité des chances n’est pas négociable. La seconde est la conduite d’une réflexion autour de la ruralité de demain. Comment on peut s’inspirer de belles expériences pour essayer de se projeter vers le futur.
Pour cela, vous annoncez aujourd’hui la relance de la Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines (Popsu) Territoires, avec un budget d’un million d’euros. À quoi cela sert-il ?
Nous voulons mobiliser la recherche dans les ruralités pour préparer les solutions de demain. On trouve des expérimentations à reproduire sur des sujets comme la lutte contre l’isolement par exemple, où l’on a trouvé les solutions qui fonctionnent. Le programme Popsu Territoires va compter seize communes supplémentaires, qui sont autant de nouveaux laboratoires de la ruralité de demain. Les villes candidateront pour travailler sur un sujet précis. Elles viennent en complément des 34 territoires déjà dans le programme. Des exemples : à Xertigny, dans les Vosges, la ville a travaillé sur le bien vieillir dans la ruralité : l’aménagement urbain, la sociologie. À Marseillan dans l’Hérault, comment on peut faire de la culture un vecteur du développement économique et du tourisme sur le territoire. À Volonne, dans les Alpes-de-Haute-Provence, on travaille sur la conception d’un éco-quartier, habituels dans les grandes métropoles, dans des petites villes de 2000 ou 3 000 habitants. Pour cela, on va trouver des aménageurs qui vont étudier le territoire et proposer des solutions. Cette méthode est unique et cela fait longtemps qu’on n’a pas vu un scientifique dans les territoires ruraux. Évidemment, nous n’oublions pas les habitants, qui sont au centre de ces consultations.
Comment cela va-t-il se traduire par la suite ?
On veut donner envie aux scientifiques de travailler sur la ruralité. Nous allons financer 3 travaux universitaires en architecture, en urbanisme et une thèse sur la ruralité en transformation, pour améliorer la qualité de vie de ses habitants. On touche aux sujets de déserts médicaux, des mobilités, du bien-veillir et bien d’autres. Et puis il y a le volet pédagogique de nos travaux : c’est le lancement d’une grande mission documentaire sur les ruralités. Je m’en suis rendu compte depuis mon arrivée au secrétariat d’État à la Ruralité, il en existe de nombreuses. Elles regroupent 22 millions de Français qui habitent sur 88 % du territoire. On veut créer une banque d’images et de vidéos sur ces ruralités en données libres à destination des élus et des aménageurs. Nous avons une collection d’ouvrages des carnets de territoires qui synthétisent les enjeux des politiques publiques dans les territoires ruraux. Il y aura des écrits aussi. Le but est d’interpeller les gouvernants locaux pour leur donner envie d’investir au côté de l’État. On veut amener à avoir une vision prospective et non plus à court terme. Nous voulons ainsi construire la ruralité de demain avec la jeunesse, qui composera les décideurs de demain.