
Pour sa rentrée, le maire de Tarbes a envoyé un signal fort : la municipalité va devoir se serrer la ceinture, car l’inflation, notamment sur les prix de l’énergie, ne l’épargne pas.
« Le moins que l’on puisse dire, c’est que la période actuelle est préoccupante. » Le message envoyé par Gérard Trémège est clair, et même s’il était attendu, sa gravité interpelle.« On sort à peine, enfin si l’on peut dire puisqu’on nous parle de 8e vague, de la pandémie de Covid, que la guerre en Ukraine impacte fortement toute l’Europe, et nous le sentons tous dans notre quotidien, avec une inflation galopante qui fait exploser nos factures. Par exemple, de nombreux agents de notre collectivité nous demandent des avances sur les primes de fin d’année, l’épicerie sociale n’a jamais autant enregistré de demandes… Pour autant, nous ne baissons pas les bras. »
La chasse au “gaspi”
Mais il faudra, sous peine de sacrifices, faire des économies partout où ce sera possible. D’abord sur le plan énergétique.« Alors que nous payions 1,4M€ d’électricité en 2021, notre facture va dépasser largement les 2M€ en 2022. C’est pareil pour le gaz, en 2021 notre facture s’élevait à 640 000 €, elle va grimper à 1,4M€.Et les projections pour 2023 sont pires, notre facture énergétique atteindra 5M€. Et même si l’Etat promet des compensations, ce ne sont que des promesses…Si on ajoute la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires de 3,5 % en cours d’année, ce qui représente 600 000 € pour 2022, le double en année pleine, cela va affecter notre compte administratif et impacter les budgets futurs, d’autant que les taux d’intérêt remontent. Avec le recul, nous avons bien fait de beaucoup emprunter ces derniers temps, on a ainsi pu faire de réalisations importantes, que l’on ne pourrait pas faire aujourd’hui. »
Pas de hausse d’impôts
Bref, la municipalité vise la sobriété, mais les économies se feront sur le fonctionnement, pas sur le service rendu.« Par exemple, nous n’augmentons pas les tarifs des cantines scolaires, malgré la hausse des produits. Nous allons décortiquer chaque service, chaque bâtiment et trouver des solutions pour être plus sobres. Nous cherchons aussi de nouvelles organisations de nos services, plus efficientes, des synergies avec les collectivités voisines. Parce que de toute façon, il n’est pas question de toucher aux taux d’imposition de la taxe foncière, ce ne serait pas supportable. » Alors les économies vont se faire partout, le périmètre de l’extinction nocturne de l’éclairage public va être étendu.
Un été quand même “joyeux”
Des projets retardés ou recalibrés, et pas de patinoire à Noël
Gérard Trémège a souligné l’excellence de certaines réalisations (l’école Jean-Macé, « exceptionnelle », la place au Bois, « une plus value pour le quartier », le basket couvert à Trélut…), la voilure va être réduite en 2023.« Les projets ne sont pas abandonnés, ils sont retardés, je pense à la Villa des Arts au Carmel, qui donnera au quartier une véritable dimension, avec la construction proche des Archives Départementales.A ce propos, je salue les nombreux investissements du Département dans notre ville. D’autres projets sont recalibrés, comme le palais des sports, nous ne pourrons pas en ériger un second, nous privilégions désormais la piste de la réhabilitation de l’actuel. En revanche, la rénovation de la rue Brauhauban-est et de la place Saint-Jean sont maintenues. » Et de glisser que le projet Bel Air, « aujourd’hui 20 % plus cher » est sur la sellette. Le problème pour les investissements, c’est que tous les partenaires institutionnels (Département, Région, Agglo) vont également être au régime sec et les subventions seront, elles aussi, moins grasses… De même, la voilure va être réduite pour les festivités de fin d’année. « Nous avons décidé de ne pas reconduire la patinoire, très gourmande en eau et en électricité », indiquait Pascal Claverie, « nous proposerons d’autres animations, le retour de la grande roue.En outre, les illuminations seront également plus « sobres », avec des équipements moins énergivores, à base de Leds, et ne seront pas allumées toute la nuit. »
Dans cet océan de mauvaises nouvelles, l’été a fait mieux que surnager.« On a quand même des motifs de satisfaction, nos grands festivals ont très bien fonctionné, ils génèrent 5 M€ de retombées sur la ville, dont plus de la moitié pour le seul Tango. Les fêtes, malgré la canicule, ont été superbes, avec plus de 40000personnes aux Casetas, dans une belle ambiance. De même, je note avec plaisir la réussite de l’opération Action Cœur de Ville, 387 logements sont, ou vont être, réhabilités. »Autre point de satisfaction, les nouveaux arrivants. « Nous n’avions pas fait d’accueil depuis 2020. Là, nous avons recensé 1 200 nouveaux Tarbais arrivés ces deux dernières années. » Et enfin, le commerce de centre-ville se porte bien mieux, avec un taux de vacance en baisse, et une activité en hausse. En tout cas pour l’instant, il paraît que là aussi l’horizon s’assombrit…