La fin de vie mérite mieux qu’une Convention citoyenne

Il y avait la Convention citoyenne sur le climat ; il y aura dorénavant la Convention citoyenne sur la fin de vie. Emmanuel Macron l’a promis, qui dévoilera sans attendre « la méthode et comment nous allons scander ces travaux » sur le droit à mourir dans la dignité, comme on dit de l’euthanasie lorsqu’il faut en passer par une périphrase pour ne pas effrayer. Le spectacle désolant des débats de la précédente Convention, le travail parfaitement anti-démocratique qui en était sorti, fruit de la cogitation de « vraies gens » en réalité totalement endoctrinés et acquis à la cause écolo-décroissante, donnent des sueurs froides à quiconque considère qu’on ne peut pas répondre par oui ou par non à une question aussi cruciale que celle de permettre à la société de donner ou pas la mort à qui la souhaite.

La demande collective a évolué, affirme le chef de l’Etat. C’est vrai, il y a, profondément ancrée dans notre inconscient, une exigence du bien mourir que la médecine d’aujourd’hui et ses progrès considérables rendent possible. Mais cette question est d’une telle complexité qu’elle exige de vrais et de longs débats. Aller vers le suicide assisté, savoir qui le pratique, dans quelles conditions et selon quelles procédures, avec quelles garanties et pour abréger quelles souffrances, n’est pas un acte banal. Or Emmanuel Macron a déjà préempté le résultat et orienté les travaux de la Convention citoyenne à venir, en déclarant à plusieurs reprises s’inspirer de modèles étrangers dans lesquels les garde-fous sont tombés. Il n’y a pas non plus d’urgence absolue : même imparfaites, les lois Leonetti existent déjà qui répondent à une immense partie du sujet en accordant un droit à la sédation pour ne pas souffrir avant de mourir. Aller un pas plus loin, c’est considérer que l’interdiction de tuer n’est plus un principe fondamental de notre société. Immense question.