
Comment un membre de l’Académie française qui, lors de son discours de réception, faisait l’éloge de la vertu, peut-il faire l’éloge du mensonge, au moins du refus de la vérité ? Pour l’écrivain et journaliste Jean-Marie Rouart, dans une tribune, la mise en place d’une commission historique franco-algérienne pour une ouverture anticipée des archives de la guerre d’Algérie, annoncée par Emmanuel Macron, relèverait de « la psychanalyse » : « Quelle ambition morbide de notre président de vouloir faire visiter aux Français le musée des horreurs » pour « le psychodrame d’une illusoire vérité historique ». Quel intérêt « de fouiller dans ces charniers » ? Peut-être, déjà, se souvenir des victimes, pour que leurs proches et descendants sachent, pour que la mémoire collective prenne en compte l’histoire dans ce qu’elle a de plus lourd, pour plus d’humanité, en toute conscience. Jean-Marie Rouart s’est battu jadis pour tenter d’innocenter deux accusés. Que lui est-il arrivé ? Est-ce le même ? On craint que la psychanalyse, à ce stade, ne soit impuissante.