
La défaite d’un point à Montauban en rappelle plusieurs de l’an dernier. Avec des constats qui se répètent. Agen, aujourd’hui 12e, est bien en reconstruction. Et ça prendra du temps.
Quinze jours après, elle est loin l’euphorie de la première victoire à Provence. Ce soir-là, l’environnement agenais s’était pris à rêver de revoir son Sporting tutoyer les sommets de la Pro D2. Deux défaites plus tard, le SUA a retrouvé les profondeurs du classement, des questions non élucidées sur son jeu et la fragilité mentale de l’équipe. Avant un match à ne surtout pas perdre contre Colomiers vendredi prochain. « On ne passe de la 13e à la 1re place en trois matches », soufflait Bernard Goutta vendredi soir.
Pour autant, restons raisonnables. Avec trois matches contre des équipes armées pour le top 6, six points pris restent un bilan raisonnable, sachant qu’Agen s’est déplacé deux fois. La saison dernière, sur ces mêmes matches, les coéquipiers de Raphaël Lagarde n’en avaient récolté que cinq (victoire bonifiée contre Grenoble, défaites à 0 point à Montauban et Provence).
Ce SUA paraît plus costaud cette saison. Hormis deux trous d’air en début de match à Aix et en première mi-temps à Montauban, l’équipe n’a jamais été réellement déstabilisée sur le plan défensif. Le gros pack agenais est une valeur sûre. Comme l’état d’esprit déployé. « J’ai une équipe de combattants », apprécie l’ancien flanker de l’Usap. De fait, les écarts au score sont toujours minimes en ce début de saison.
Toujours fragile mentalement
Mais à la lumière des deux dernières défaites, on sent l’équipe encore fragile pour faire la décision et emporter la victoire. La faute, notamment, à une incapacité chronique à se montrer décisif dans les zones de marque.
À Sapiac pourtant, sur une première touche parfaitement exécutée, les trois-quarts ont inscrit un bel essai en première main. Signe indien effacé ? C’était parler trop vite. Petit à petit, le rendement en touche s’est étiolé. Et l’ensemble s’est effrité.
« Il est évident qu’il va falloir qu’on trouve des solutions et régler ce problème. Juste, on panique. On se met le feu tout seul. Joe (Maksymiw), notre annonceur, perd un peu confiance. Mais il est clair qu’en ce moment, la touche nous handicape dans notre construction de match. » Sevrés de ballons et reboostant le moral de ses adversaires voyant le SUA incapable de passer la ligne, Agen cède alors du terrain malgré le courage défensif des Duputs et consorts.
Devenir des « matchs winner »
Le manager du SUA est frustré aujourd’hui. « Pour mes gars, précise-t-il. Car ils bossent dur aux entraînements. Mais je vois des choses positives qui se mettent en place. » Dans le jeu, Agen a été plus séduisant à Montauban que contre Grenoble, c’est indéniable. Les qualités individuelles de l’effectif lot-et-garonnais sont elles aussi indéniables. Reste qu’il faut passer un cap. Devenir des « matchs winner » en parvenant à forcer la décision dans les moments clés de la rencontre.
« Il y a encore du boulot, reconnaît le manager. Mais attention. Quand tous nos voyants seront au vert, on va être une équipe vraiment dangereuse. » Difficile d’aller dans le sens inverse de Goutta au vu de ces trois premiers matches. Agen n’est jamais loin. Avec une touche performante, les capacités offensives du SUA seront décuplées. Dès lors… Reste maintenant à savoir quand la touche agenaise va reprendre confiance en elle.