5G industrielle : la filière des télécoms et le gouvernement veulent accélérer

L’objectif est clair : tout faire pour que les entreprises françaises ne ratent pas le coche de la 5G, perçue comme un levier essentiel pour doper leur compétitivité et réindustrialiser le pays. Voici le principal objectif du nouveau contrat signé ce jeudi entre Nicolas Guérin, le président du Comité stratégique de la filière des infrastructures télécoms (CSF), les ministres Roland Lescure et Jean-Noël Barrot, respectivement en charge de l’industrie et des télécoms, et les syndicats CFDT et FO.

Parmi les nouveaux « axes stratégiques » définis, le développement de la 5G industrielle figure en tête de liste, précise Bercy dans un communiqué. Le CSF, qui représente les opérateurs télécoms, les sous-traitants ou les fabricants de câbles à fibre optique, s’est notamment engagé à mettre en place « un réseau de plateformes d’expérimentations » pour permettre aux entreprises de tester différents cas d’usage. Dans le même esprit, le CSF « facilitera les expérimentations menées par des PME innovantes positionnées sur les cas d’usage de la 5G, avec l’objectif d’accompagner 100 startups et PME d’ici 2025 ». Il compte aussi multiplier les collaborations avec certains secteurs, où la 5G est jugée particulièrement prometteuse, comme l’automobile, la santé, ou « les industries de sécurité ».

Favoriser la numérisation des territoires

Le nouveau contrat ambitionne également de favoriser la numérisation des territoires – et d’éviter, en clair, que la fracture numérique entre les villes et les campagnes s’accroisse. Il entend aussi favoriser le développement de nouveaux réseaux moins énergivores et plus respectueux de l’environnement. L’autre objectif est d’améliorer « l’attractivité des emplois » et « la qualité des formations » de la filière télécoms. « L’objectif est de couvrir la hausse des besoins de 5% par an en moyenne et, d’ici 2030, d’accompagner vers les nouveaux métiers de la filière 50% des employés actuellement positionnés sur le déploiement de la fibre », précise Bercy. L’enjeu est de taille dans la mesure où le déploiement de la fibre, qui mobilise encore des dizaines de milliers d’ouvriers, techniciens et ingénieurs, arrive à son terme.

La dernière priorité de la filière sera de saisir les opportunités à l’international. Si la France est déjà fibrée à 80%, tout reste à faire dans d’autres pays, comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne. Le CSF compte ainsi sur l’appui du gouvernement pour que ses industriels en profitent.

Pierre Manière