Andorre : spéculation immobilière, droit à l’IVG,… à quelques jours des élections, les débats révèlent la « fracture sociale »

l’essentiel Crise du logement, inflation… La « fracture sociale » est au cœur de la campagne des législatives dans une Andorre qui débat, aussi, de l’avortement et… de sa relation avec l’Union européenne.

Les Andorrans renouvellent leur Parlement dimanche prochain. Et les jeux semblent ouverts, cette année, quant à l’élection des 28 députés qui décideront de la couleur du futur gouvernement de la principauté.

Six listes en présence… Mais surtout le retour à deux blocs autour desquels s’articuleront d’éventuelles coalitions : face à Xavier Espot et aux Démocrates pour Andorre (DA) parti à la ligne «  libérale conservatrice  », au pouvoir depuis 2011, les Socio-démocrates conduits par Pere Lopez se présentent, en effet, à nouveau unis pour challenger des sortants ayant perdu la majorité absolue en 2019. Scrutin qui sera intéressant à suivre car la question sociale se posera encore plus qu’aux précédentes élections, pointent les observateurs locaux.

De fait, la discrète et riche principauté – 2,8 milliards d’euros de PIB pour près de 82 000 habitants dont environ 27 000électeurs — n’ignore pas, non plus, les crises qui se succèdent.

Certes, durant sa campagne Xavier Espot pourra mettre en avant la gestion du Covid par son gouvernement – en mode « quoi qu’il en coûte » – mais aussi la sortie de pandémie d’une Andorre à l’offensive tant côté attractivité touristique que côté recherche d’investisseurs… Souligner aussi la volonté d’accord avec l’UE afin d’accéder au marché intérieur européen dans le cadre d’une mutation engagée depuis 10 ans pour n’être plus épinglé « paradis fiscal »…

Mais ce sont les questions du logement et du pouvoir d’achat qui préoccupent désormais le plus les Andorrans, salariés natifs ou résidents, et bien sûr les jeunes, témoigne la rue, face à la flambée des loyers. Initiée en 2012, l’ouverture aux investisseurs étrangers a, en effet, surtout favorisé la spéculation immobilière, dénonce ainsi l’Andorre « en bas » confrontée, en sus de la vie chère, à plus de 30 %d’augmentation du mètre carré dans la capitale, depuis 2016.

Céder des terrains publics pour que des promoteurs privés construisent des logements à loyer encadrés ? C’est la réponse de DA en campagne… tandis que les Socio-démocrates et le nouveau parti Concordia (gauche environnementaliste) veulent, eux, la création d’un registre transparent et public de la propriété, inexistant en Andorre, afin de lutter contre l’opacité du marché immobilier.

Cela suffira-t-il à mobiliser un électorat volontiers abstentionniste ? La question, Mais au-delà, l’importance prise ces dernières années par le débat sur l’IVG en principauté pourrait cette année jouer en faveur de la gauche. La droite ne voulant pas « fâcher » l’évêque coprince, l’avortement reste en effet interdit en Andorre. Voter pour le droit des femmes à disposer librement de leur corps… Ce ne sera pas le moindre des enjeux, ce dimanche.
 

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