Congrès des maires gersois : la venue de la ministre Faure annulée, 400 élus « au cœur de la ruralité » réunis à Auch ce samedi

Le thème de 2023 s’intitule « Les maires du Gers au cœur de la ruralité »… Une évidence ?

C’est une réalité : toutes les communes du Gers sont rurales, y compris Auch. Lorsque l’on est le chef-lieu d’un département aussi rural, on l’est aussi également. L’agglo du Grand Auch en est aussi l’exemple, avec des villages de 50 habitants comme Antras et une ville avec ses différentes zones d’activités comme Auch. Mais ce sont bien toutes les 461 communes gersoises qui peuvent porter cet étendard de la ruralité. 

Quelle est la principale préoccupation des élus à l’heure actuelle ?

Par les temps qui courent, la première des préoccupations est de boucler un budget. Il faut répondre aux besoins des administrés tout en évitant d’être sévère sur le plan fiscal. Il y a eu cette année une réévaluation des bases par l’Etat, pour la première fois depuis des années, qui permet d’octroyer des ressources nécessaires aux communes mais qui impacte forcément les contribuables. Augmentation de l’énergie, revalorisation des salaires des fonctionnaires territoriaux… Les communes et intercommunalités font face à une hausse des coûts. La réactualisation était nécessaire. Dans l’intervalle, la taxe d’habitation a été supprimée…

Comment répondez-vous aux interrogations des élus sur ce sujet ?

Notre rôle est de les accompagner mais aussi de faire remonter leurs préoccupations aux administrations. Et sur ce registre, je tiens à saluer le travail réalisé par la direction départementale des impôts (DDFIP), à travers le réseau des conseillers aux décideurs locaux. C’était une mesure de l’Agenda rural et cela a été bénéfique car les petites communes manquent logiquement d’ingénierie.

Sur quelles thématiques apportez-vous votre soutien aux élus ? 

L’AMF, renforcée par sa structure nationale, fournit des appuis sur les volets juridique, fiscal mais aussi sur le thème de la sécurité. Nous organisons notre action auprès des différentes directions : DDT (urbanisme), impôts (DDFIP) ou encore sapeurs-pompiers et gendarmerie comme récemment avec la création de l’application Gend’Elus. L’AMF 32 dispose de 34 administrateurs : la couverture territoriale est donc optimale pour faire remonter les problèmes et agir à l’échelle de tout le territoire.

L’eau est aussi au cœur des préoccupations, en témoignent l’initiative récente du SAGE Neste et Rivières de Gascogne (concertation publique) ou la récente manifestation d’agriculteurs à Auch…

Sur ce thème, la création de nouvelles ressources, et donc de retenues, fait quasiment l’unanimité. En prenant évidemment soin de répartir entre les différents usages: particuliers et économiques au sens large, pas seulement agriculture (Michel Baylac est lui-même viticulteur, NDLR). Sylvie Theye, maire de Ladevèze-Ville, est chargée de ce dossier « eau » à l’AMF. Elle interviendra sur ce sujet lors du congrès samedi.

La ministre Dominique Faure avait répondu positivement à votre invitation mais le contexte social bouillonnant en a décidé autrement…

C’est la ministre des Collectivités territoriales et de la Ruralité, le choix s’était donc fait naturellement, d’autant que je la connais de longue date. C’est une élue, une députée voisine (maire réélue de Saint-Orens-de-Gameville et ancienne vice-présidente de Toulouse Métropole, NDLR). Elle souhaitait venir s’exprimer et écouter les élus gersois, car le cœur de la ruralité battra sous le Dôme de Gascogne samedi. Elle a pris l’engagement de venir une prochaine fois, plus longuement… Cela dit, j’ai totalement confiance dans les organisations syndicales : il y a certes une lutte actuellement mais c’est contre une réforme, ce n’est pas contre les élus locaux.