Cyclisme : Mathieu Van der Poel leur fait le coup de papy Poupou ! Le petit-fils de Ramyond Poulidor remporte Milan-San Remo 62 ans après son grand-père

l’essentiel Le Néerlandais, 28 ans, est arrivé seul sur la Via Roma, samedi 18 mars, lors de la prestigieuse course d’un jour italienne. Il devance Filippo Ganna, Wout Van Aert et Tadej Pogacar. Nouveau Top 10 pour Turgis.

Au soleil de la Riviera, le tableau du Poggio défie le temps dans une rassurante éternité. La terrasse du Monte Calvo, le bureau de poste, la croix de la pharmacie, les façades ocres aux volets verts et « la » cabine téléphonique dans son costume gris et grenat.

Il ne manque rien, juste les coureurs qui finissent par arriver. Mathieu Van der Poel passe là avec l’empressement raisonnable de celui qui n’est pas cramé. Il vient d’attaquer sur le haut de ce balcon de légende qui avait permis à son grand-père, il y a 62 ans, de s’en aller avant de résister dans la descente entre serres et mer. Malgré une erreur de parcours en ville, Raymond Poulidor avait conservé trois petites secondes sur Rik Van Looy.

Mathieu, malgré une descente presque sage, a passé la ligne avec un avantage cinq fois plus conséquent mais un simple millimètre aurait suffi à son immense bonheur. Après deux Tour des Flandres (2020-2022), voilà le fils d’Adrie (vainqueur du Ronde lui aussi mais jamais de la Classicima…), 28 ans, assis sur un troisième Monument.

Un scénario « pétrifié »

Devancé par Van Aert et Pogacar sur la liste des favoris, le récent champion du monde de cyclo-cross (cinq arcs-en-ciel désormais dans son armoire) avait opté pour la discrétion avant de sortir le grand jeu, merveilleusement aidé par Sören Kragh Andersen (5). Les Alpecin pouvaient miser aussi sur Philipsen (15), ça promet pour la suite !

Dans un scénario « pétrifié », l’échappée du matin avec le Drômois Aloïs Charrin, le tempo des formations de leaders, la bataille des capi, les petits pépins du chemin (Alaphilippe encore par terre dès le Turchino, Kwiatkowski un peu plus tard avec Tratnik…) cette 114e édition n’a pas « flambé » mais son dénouement suffit à notre bonheur.

En rameutant ses mercenaires (Wellens, Trentin, Ulissi et le spectaculaire Grossschartner) tout près du Poggio, Tadej Pogacar a été le seul à tenter avant le futur vainqueur sans pouvoir s’isoler en tête. Il a même récolté la pire des places, la quatrième, battu par Ganna et Van Aert pour le podium.

Au pays, Kuiper s’impatientait

Les Pays-Bas attendaient le successeur d’Hennie Kuiper depuis 1985. Dauphin de Mohoric en 2023, Anthony Turgis (9), reste le premier des Français devant Alaphilippe (11, ça ne va pas plaire à Lefevere !) et Laporte (13). Plus loin mais à une minute seulement, Quentin Pacher et Benjamin Thomas. « J’ai trouvé une petite place pour attaquer entre Tadej et le mur explique Van der Poel, je ne pouvais imaginer meilleur scénario. »