En Guyane, un gendarme tué dans une opération contre l’orpaillage illégal

Un membre du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) a été tué, samedi 25 mars, lors d’une opération de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane. « Je confirme le décès d’un gendarme de l’antenne GIGN de Guyane lors d’un accrochage sur le secteur de Dorlin, à Maripasoula », a déclaré au Monde le général Jean-Christophe Sintive, commandant de la gendarmerie de ce territoire ultramarin, en précisant que la mort est intervenue « entre 5 heures et demie et 6 heures » (heure locale).

Il était engagé « à pied » dans la forêt lorsqu’il a perdu la vie, a précisé le général Sintive. Ce sous-officier, qui était « engagé depuis 2009 au sein de la gendarmerie nationale et qui servait à l’antenne GIGN de Cayenne depuis 2019 », est « tombé sous le feu », a déclaré l’Elysée dans un communiqué. Dans ce court texte, Emmanuel Macron a exprimé « sa grande émotion », puis salué « le courage et la mémoire » du gendarme. A son tour, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées, a adressé « toutes [s]es condoléances à la famille du gendarme », dans un message publié sur Twitter.

Les autorités doivent donner plus de précisions sur les conditions de cette mort lors d’une conférence de presse à Cayenne prévue à 20 heures (heure de Paris).

Alerte lancée deux jours plus tôt

La mort de ce gendarme intervient deux jours après l’alerte lancée par la Fédération des opérateurs miniers de Guyane (Fedom-G) sur des « braquages et des prises d’otages » par des « bandes armées » dans une autre zone de la forêt guyanaise, au nord-ouest du territoire, dans les communes de Saint-Laurent-du-Maroni et de Mana. « La semaine dernière, un site minier a une nouvelle fois été attaqué, le personnel a été pris en otage par une bande armée de kalachnikovs ainsi que l’hélicoptère lorsqu’il s’est posé pour ravitailler », rapporte la Fedom-G dans un communiqué du 23 mars. « Les opérateurs miniers dénombrent trois bandes sévissant entre les secteurs de Paul Isnard, Saint-Pierre et de la crique Kokioko, et alertent les autorités du risque de nouveaux braquages à venir avec ces criminels rôdant autour des campements », ajoute la fédération.

Dans un communiqué, Gabriel Serville, le président de la collectivité territoriale de Guyane, « réitère » sa « demande à l’Etat de prendre la mesure de la dégradation sécuritaire en Guyane et de renforcer les moyens alloués à la lutte contre l’orpaillage clandestin (…), qui représente une menace pour la sécurité des populations locales » et « pour notre environnement ». Située dans le sud-ouest de la Guyane, la zone de Dorlin est accessible uniquement par pirogue, puis à pied ou en quad ou par voie aérienne en hélicoptère. Investie par les orpailleurs illégaux depuis plus de vingt ans, il s’agit de l’une des zones aurifères les plus riches du territoire.

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