Formule 1 : Bernd Mayländer, pilote de la « safety car » et dompteur de monoplaces

Bernd Mayländer, pilote de la voiture de sécurité, au circuit de Barcelona-Catalunya, à Montmelo (Espagne), le 23  février  2022.

Plus de sept cents tours en pole position – une longévité record en formule 1 –, des apparitions (très) remarquées presque tous les week-ends… et pourtant, seuls les initiés le connaissent. Bernd Mayländer est le pilote de la voiture de sécurité ou, dans le jargon des sports automobiles, la safety car. Il officiera encore dimanche 19 mars, à l’occasion du Grand Prix d’Arabie saoudite, à Djedda. « Tout le monde connaît la safety car. Quelques personnes connaissent mon nom. Mais peu connaissent mon visage », se plaît à relever l’Allemand de 51 ans, tempes grisonnantes et lunettes rectangulaires sur le nez.

Au service de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) depuis vingt-quatre ans, Bernd Mayländer veille, dans l’ombre, à la sécurité des pilotes et des commissaires sur les grands prix de F1. Sa mission : neutraliser la course lorsqu’un incident intervient, en se plaçant devant les monoplaces pour les regrouper en peloton, à vitesse modérée. « Quand la FIA m’a proposé le poste, en 1999, j’ai tout de suite accepté, même si je n’avais aucune idée de ce qu’il fallait faire, assure l’ancien pilote de formule 3 000 et de grand tourisme. Dès le lendemain, j’étais assis dans la voiture, et un an plus tard je faisais tous les grands prix »

« Bernd est devenu une figure incontournable du paddock !, s’esclaffe Esteban Ocon, pilote français de l’écurie Alpine. Non seulement il a de grandes responsabilités dans notre sport, mais c’est aussi quelqu’un de très apprécié. Il est toujours souriant et disponible pour prodiguer des conseils. J’ai souvent eu de bonnes discussions avec lui avant d’entrer sur le circuit. »

Lorsque le drapeau jaune est agité et qu’une plaque blanche portant les inscriptions « SC » apparaît, l’ensemble des pilotes de F1 lèvent le pied. Ils connaissent le protocole : la voiture de sécurité et Bernd Mayländer entrent en piste. « Je suis toujours nerveux quand j’arrive sur le circuit, car il faut s’adapter très vite aux conditions : pluie, brouillard, accident, etc. Mon copilote s’occupe du contact radio et du système signaux lumineux, et moi je me concentre sur la conduite », explique l’Allemand.

Deux modèles de voitures se partagent la lourde tâche de dompter le peloton de monoplaces : une Mercedes-AMG GT de 730 chevaux et, depuis 2022, une Aston Martin V8 Vantage. Des voitures qui peuvent rouler très vite. « Jusqu’à 325 km/h !, lâche Bernd Mayländer, une étincelle dans le regard. Je reste un pilote dans l’âme, mais mon rôle n’est pas d’établir le meilleur chrono. Je suis pilote de safety car. Et, dans le nom de la fonction, il y a “safety” [sécurité]. »

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