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Golfe de Guinée : des marins d’un pétrolier danois pris en otage par des pirates

Le pétrolier danois sous pavillon libérien attaqué le week-end dernier dans le golfe de Guinée a été localisé et secouru au large des côtes de Sao Tomé-et-Principe, mais une partie de l’équipage a été kidnappée, a annoncé vendredi 31 mars son armateur. Le Monjasa-Reformer a été localisé jeudi par la marine française, mais seule une partie des seize membres d’équipage se trouvait encore à bord, a expliqué la compagnie Monjasa dans un communiqué.

Lors de l’arrivée des militaires français, « les pirates avaient abandonné le navire et emmené une partie des membres de l’équipage avec eux », a expliqué l’armateur danois. « Les autres membres de l’équipage secourus sont en bonne santé et dans un environnement sûr », a-t-il précisé.

L’armateur n’a donné aucun détail sur le nombre d’otages et leur nationalité. Contactée par l’Agence France-Presse (AFP), la société basée à Fredericia, au Danemark, n’a pas souhaité donner de précisions. « Nos pensées vont aux membres d’équipage manquant encore à l’appel et à leurs familles dans cette période stressante », a déclaré Monjasa dans son communiqué, ajoutant « travailler étroitement avec les autorités locales » pour obtenir le retour des marins.

Aucun dégât n’a été constaté sur le bateau ni sur sa cargaison de carburant. Le navire, long de 135 mètres, avait été attaqué samedi soir 25 mars à environ 140 milles nautiques au large du port congolais de Pointe-Noire. L’annonce de l’attaque n’avait été faite par l’armateur que mardi, après trois jours sans nouvelle de l’équipage.

Une route maritime cruciale

Ce dernier avait eu le temps d’expliquer s’être réfugié dans une « citadelle » antipirates du navire, avant que le contact soit perdu. Des recherches avaient lieu depuis dans ce secteur de l’est du golfe de Guinée. Selon les autorités congolaises jointes mardi par l’AFP, l’attaque a été commise par trois hommes. Mais selon la mission franco-britannique MDAT-GoG (pour Maritime Domain Awareness for Trade Gulf of Guinea), c’est un esquif avec cinq pirates qui a commis l’attaque.

Route maritime cruciale bordant des pays riches en hydrocarbures, le golfe de Guinée, qui s’étend sur 5 700 kilomètres entre le Sénégal et l’Angola, a été pendant plusieurs années le nouveau point noir de la piraterie mondiale. Mais les attaques ont baissé dernièrement grâce aux efforts conjoints des pays côtiers et d’Etats européens. Le Danemark, importante puissance de marine marchande avec l’emblématique groupe Maersk, avait notamment envoyé une frégate à l’automne 2021.

En 2022, seulement une vingtaine d’accrochages ont été recensés dans le golfe de Guinée, selon le Maritime Information Cooperation & Awareness Center. Il y en avait eu 52 en 2021 et 115 en 2020, selon l’organisme d’expertise en sûreté maritime installé à Brest, en France. Depuis le début de l’année, deux attaques ont été rapportées dans la zone, la dernière, le 2 mars, selon le Bureau maritime international (BMI).

L’affaire du Monjasa-Reformer montre que « les problèmes de piraterie au large de la côte ouest de l’Afrique sont loin d’être résolus », a estimé mardi l’Association danoise des armateurs. L’organisation de marine marchande s’inquiète notamment de voir les attaques repartir à la hausse, les armées occidentales se recentrant sur l’Europe avec la guerre en Ukraine.

La plupart des attaques de ces dernières années ont été menées par des malfrats nigérians qui se lancent à l’assaut des navires à bord d’embarcations rapides. Certains ont capturé de plus grands navires de pêche, qu’ils utilisent comme base pour leurs vedettes rapides afin d’effectuer des raids plus loin en mer.

Le Monde avec AFP

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