
Le plan de départs sera finalement contraint. Trois mois après avoir annoncé l’ouverture d’un plan de départs volontaires pour quarante-cinq postes, la direction du quotidien régional Midi libre a finalement changé d’avis, selon un e-mail envoyé aux salariés du journal. Le principal point d’achoppement, selon l’e-mail, était l’exigence du syndicat national des journalistes (SNJ) qu’aucun départ contraint n’ait lieu, si le nombre de quarante-cinq départs volontaires n’était pas atteint. Une exigence que refusait Jean-Benoît Baylet, le directeur général, qui qualifie la position du SNJ d’« inexplicable ».
Dans ce courrier électronique, consulté vendredi 17 mars par l’Agence France-Presse (AFP), M. Baylet a annoncé jeudi aux salariés le déclenchement d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) « fondé sur des départs contraints ». Il « impactera, et je le déplore, prioritairement les plus jeunes salariés de l’entreprise », poursuit-il, évoquant « une situation extrêmement grave, qui oblige Midi libre à s’orienter vers le scénario du pire ».
Selon la direction du journal, cette mesure est la conséquence du refus par le SNJ – majoritaire au sein de Midi libre, propriété du groupe de presse La Dépêche –, de signer le plan de départs volontaires annoncé le 8 décembre. Ni la direction de Midi libre, ni le SNJ n’ont répondu aux sollicitations de l’AFP.
Un plan qui coûtera finalement « bien plus cher » à l’entreprise
Toujours d’après ce courriel de la direction, ce PSE coûtera « bien plus cher à l’entreprise, limitera l’accompagnement des partants et maintiendra à leur poste d’autres salariés qui, eux, envisageaient de quitter le journal en bénéficiant d’une indemnité significative ».
Le plan, présenté le 8 décembre en CSE extraordinaire et baptisé « Renaissance », prévoyait le retour à un résultat positif en 2024. Après un déficit attendu de 1,6 million d’euros pour 2022, le titre anticipe un déficit de 2,8 millions d’euros en 2023, face à une érosion continue des recettes de la diffusion et de la publicité, en baisse de respectivement 8 millions et 2 millions d’euros sur quatre ans. La diffusion totale payée s’élevait à 79 000 exemplaires en juin, au lieu de 96 000 en 2018, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias.
Le quotidien régional Midi libre et ses départementaux L’Indépendant (Pyrénées-Orientales et Aude) et Centre Presse – Le Journal de l’Aveyron, regroupés au sein du groupe Les Journaux du Midi, rayonnent sur la partie est de la région Occitanie (ex-Languedoc-Roussillon et Aveyron).
Ce pôle, qui emploie environ 700 salariés, comprend également des sites Internet, un hebdomadaire, une agence de publicité et de communication, une imprimerie équipée de rotatives offset, une presse numérique et un service événementiel.