Le président Lula reporte sa visite en Chine en raison d’une pneumonie

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a été contraint, samedi 25 mars, de reporter sine die sa visite d’Etat en Chine en raison d’une pneumonie. Le chef d’Etat de 77 ans devait notamment aborder le conflit en Ukraine avec son homologue chinois, Xi Jinping. « Ce report a été communiqué aux autorités chinoises », a souligné dans un communiqué le secrétariat à la communication de la présidence, sans fournir de nouvelle date de voyage.

Le Brésilien devait se rendre en Chine dès vendredi, mais en raison d’une « pneumonie légère » le déplacement, qui implique une vingtaine d’heures d’avion, avait été reporté hier d’une journée. « Malgré l’amélioration clinique, le service médical de la présidence de la République recommande de reporter le voyage en Chine jusqu’à la fin du cycle de transmission virale », précise la docteure Ana Helena Germoglio dans le communiqué de la présidence.

C’est une pression artérielle élevée qui avait poussé Lula à faire des examens médicaux jeudi soir à son retour à Brasilia, selon le quotidien Folha de S. Paulo, après une journée éprouvante à Rio de Janeiro, où il avait notamment visité le chantier naval des sous-marins Scorpène fabriqués en partenariat avec le groupe français Naval Group.

L’ensemble de la semaine présidentielle a été très chargé avec des visites du dirigeant brésilien dans quatre Etats de l’immense Brésil. Vendredi, il est resté dans sa résidence officielle de l’Alvorada, à Brasilia, où il a rencontré des ministres et des élus.

La Chine, premier partenaire commercial du Brésil

L’icône de la gauche devait se rendre à Pékin à la tête d’une importante délégation de six ministres, de gouverneurs, députés, sénateurs et d’environ 200 chefs d’entreprise. La Chine est le premier partenaire commercial du Brésil : les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint l’an dernier 150 milliards de dollars.

Son agenda officiel devait débuter mardi avec un entretien avec Xi Jinping, avec lequel il devait notamment aborder le conflit en Ukraine et présenter une proposition, aux contours encore flous, de médiation par un groupe de pays neutres. Le président chinois a déjà fait part au président russe, Vladimir Poutine, lors d’une visite cette semaine à Moscou, d’un plan de paix en douze points, qui inclut le respect de la souveraineté territoriale de tous les pays.

Lors de ses deux premiers mandats (2003-2010), Lula s’était rendu trois fois à Pékin. Cette nouvelle visite, moins de trois mois après son retour au pouvoir, devait témoigner de son souci de renouer avec le multilatéralisme, après le mandat de son prédécesseur d’extrême droite, Jair Bolsonaro, marqué par un grand isolement. Soucieux de « parler à tout le monde », le président brésilien s’est rendu en Argentine en janvier et aux Etats-Unis en février.

Fin novembre, peu après sa victoire face à M. Bolsonaro après une campagne très tendue et harassante, il avait subi une intervention chirurgicale au larynx. Une laryngoscopie avait ensuite exclu la présence d’une nouvelle tumeur chez l’ancien tourneur fraiseur, qui avait souffert d’un cancer du larynx en 2011. Il avait été déclaré en rémission l’année suivante, après avoir subi des séances de radiothérapie et de chimiothérapie.

Le Monde avec AFP

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