L’Ile-de-France vise deux tiers de construction en logement abordable d’ici à 2040

A quoi ressemblera l’Ile-de-France dans vingt ans ? Où les logements vont-ils sortir de terre et à quel rythme ? La question est primordiale dans une région où 1,3 million de personnes se trouvent encore en situation de mal-logement ou ne disposent pas d’un logement personnel et où un foyer sur cinq est suroccupé.

La région présidée par Valérie Pécresse travaille à une nouvelle planification de l’aménagement de son territoire (à travers un schéma directeur de la région Ile-de-France), qui devrait être votée, puis promulguée, en 2024. Après une phase de concertation en 2022, plusieurs grandes lignes se dessinent.

La priorité sera ainsi de conserver une forte dynamique de construction. L’atonie observée, au début des années 2000, en Ile-de-France a poussé le législateur à y fixer un objectif de 70 000 logements annuels, inscrit dans la loi relative au Grand-Paris, de 2010. « Dans le cadre de notre nouvelle feuille de route à l’horizon 2040, nous allons réaffirmer cet objectif, et les deux tiers de ces constructions devront être des logements abordables, qu’il s’agisse de logement social et intermédiaire ou d’accession sociale à la propriété, notamment en bail réel solidaire », annonce Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président de la région, chargé de l’écologie et de l’aménagement. Avant d’ajouter que « la crise actuelle du logement en Ile-de-France constitue une bombe sociale à retardement ».

Logements plus petits

Pour fixer ses nouvelles priorités, l’Ile-de-France s’est appuyée sur une étude de l’Institut Paris Région, publiée mercredi 22 mars, à laquelle Le Monde a eu accès, qui établit un bilan de vingt ans de construction de logements sur ce territoire. Le premier enseignement est que l’objectif des 70 000 logements a pu être atteint, de 2017 à 2019, et que la dynamique de construction francilienne est devenue « plus vigoureuse que dans le reste du pays ». De 420 000 logements bâtis à près de 660 000, la construction a progressé de moitié entre les deux décennies.

Mais, comme le souligne Martin Omhovère, directeur du département Habitat et société de l’Institut Paris Région : « Nous n’avons pas été bons sur le logement abordable. » Ces 70 000 nouveaux logements ne représentant qu’un peu plus de 1 % du parc existant, le « choc de l’offre » n’a pas eu lieu. Et la cherté de l’immobilier pénalise fortement les ménages. « A titre d’exemple, en 2019, le revenu médian des ménages accédant à la propriété était deux fois et demie supérieur au revenu médian des ménages franciliens », selon l’étude.

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