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Marché du reconditionné : l’ETI angevine Mac Sens Technologies part à la conquête de l’international

De la débrouille à l’économie circulaire, c’est un peu l’histoire de Sens Technologies-Okamac, repérée par la mission French Tech pour intégrer la quatrième promotion du programme French Tech Next 40/120 voulu pour faire émerger des leaders technologiques de rang mondial. En un mot des licornes, ces startups évaluées à un plus d’un milliard de dollars. Si elle en est loin, c’est aux noms de ces engagements sociaux et sociétaux, de la parité de son effectif et de sa forte croissance que Sens Technologies a été sélectionnée.

Des techniques pointues de reconditionnement

Fondée à Paris il y a treize ans par Alban Regnier, Juliette Vogler et Sylvain Crouillebois qui se sont mis à bidouiller des Mac pour poursuivre leurs études et équiper la famille et les amis, l’entreprise s’est véritablement professionnalisée en 2016 en peaufinant les achats auprès de brokers européens et en adoptant de stricts processus de reconditionnement avant de s’installer à Angers l’année suivante. Avec un parti pris : se spécialiser dans le reconditionnement d’ordinateurs Mac fixes ou portables (iMac, MacBook air, Mac Book, Mac mini…) et uniquement ceux-là (contrairement à des concurrents multiproduits tels largo, itancia), pour offrir à ces matériels une deuxième vie et se forger un véritable savoir-faire.

Avec l’installation de salles blanches, de fours, de microscopes pour réaliser des opérations de rebillage et remplacer des composants électroniques. « Pas à pas, on a appris à tout faire et créé des techniques de reconditionnement uniques », assure Juliette Vogler, directrice générale de Sens Technologies, qui revendique quelques 17.000 références, commercialisées sur le marché grand public, sur son site de vente en ligne Okamac.com et à travers dix-sept plateformes de e-commerce (LDLC, Back Market, Fnac…) en Europe où les ventes de matériels reconditionnées progressent. Selon l’institut d’études YouGov, « 31 % des Français ont déjà acheté un produit reconditionné. » Le mouvement est tel que Sens Technologies, qui réfléchit se diversifier vers les iPad, les PC de gaming ou les consoles, n’exclut pas, à termes, de se pencher sur les ordinateurs qui sommeillent dans les placards des Français.

Un développement sans levée de fonds

Dans l’immédiat, c’est sur le marché du BtoB que Sens Technologies vient de se développer avec la création fin 2022 de la plateforme Sens-IT. « Avec les objectifs de développement durable et leurs politiques de RSE, les entreprises s’intéressent de plus en plus au reconditionné, note Juliette Vogler. L’inertie s’estompe, surtout, depuis que les collectivités ont l’obligation d’intégrer 20% de produits durables dans leurs appels d’offres d’achats publics.» De 10% à 20 aujourd’hui, le marché du BtoB a vocation à représenter 40% à 50% du chiffre d’affaires de Sens Technologies d’ici trois à quatre ans. Porté par l’engouement pour le reconditionné, l’entreprise à, l’an dernier affiché, une croissance de +40% pour atteindre un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros. Et de +278% depuis 2019. « Notre modèle économique ? C’est d’avoir toujours cherché la rentabilité. Et que la croissance finance nos investissements. A l’exception du soutien de BPI France, nous nous sommes toujours autofinancé sans levée de fonds », précise la directrice générale de Sens Technologies.

Cap vers l’international

De la même manière, le reconditionneur, qui se revendique être le numéro 1 du Mac reconditionné en France, a décidé d’implanter une première filiale (Sens Technology LTD) en Grande-Bretagne d’ici la fin de l’année 2023 pour accompagner la croissance des marchés européens où l’entreprise compte déjà 50.000 clients, et réalise 35% de son chiffre d’affaires. Un site internet doit être lancé au Royaume-Uni dès le premier semestre et le site Okamac devrait être prochainement traduit en anglais, espagnol et allemand pour élargir sa clientèle. « Nous nous installerons vraisemblablement à Liverpool ou Manchester. Ce sont des villes attractives pour nos salariés, dont l’écosystème est dynamique et qui sont accessibles en train ! Ce qui correspond à notre ADN », explique l’actrice de l’économie circulaire. Une équipe de cinq ou six personnes devrait être déployée sur place pour assurer les opérations de reconditionnement, conditionnement et expédition et monter progressivement en puissance. Les opérations supports (administratif, relations client, etc) resteront assurées par le site angevin.

Et c’est ce même modèle que Sens Technologie compte s’implanter aux USA dès 2024. « L’idée, c’est de faire du reconditionnement en circuit court. Quitte à refuser des business qui ne collent pas à notre éthique », affirme Juliette Vogler, attentive au coût écologique des transports. C’est d’ailleurs cette ambition qui a conduit l’équipe dirigeante à se rapprocher d’industriels angevins de l’électronique pour développer sa R&D et mettre au point des solutions techniques pointues pour réparer des rayures ou un écran cassé, plutôt que d’en faire venir un de l’autre bout du monde.

Réindustrialiser le territoire angevin

De cinq personnes à ses débuts, l’entreprise compte aujourd’hui 110 collaborateurs, dispatchées sur cinq sites, ouverts au fur et à mesure de sa croissance. « Face aux tensions sur le marché de l’immobilier d’entreprises angevin et au regard de notre croissance, faute de trouver un bâtiment adéquat, nous nous sommes résolus à investir dans un nouvel outil de production pour concentrer l’ensemble de nos activités et offrir à nos collaborateurs un espace, digne de l’ambiance des Apple store, à l’image des produits, plutôt haut de gamme, que nous commercialisons », explique Juliette Vogler. Sens Technologies va investir près de 4 millions d’euros pour se doter d’un espace de 3.500 m² à Verrières-sur-Anjou, au Nord-Est d’Angers. Avec l’ambition de devenir une ETI de 250 personnes d’ici à trois ans. La visibilité, les réseaux et l’accompagnement apportés par le programme Frech Tech 120 devraient y contribuer. Une manière aussi de participer à la réindustrialisation du territoire angevin.

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