
Deux mois après son retour, le gardien a reconquis le MHSC, attendu pour un test de solidité à Marseille.
Plus c’est dur, plus il aime. En 2020, quand le monde se refermait sur lui-même face au virus de Covid-19, Benjamin Lecomte avait troqué ses gants pour les instruments de torture d’adepte du crossfit et des vidéos filmées depuis sa terrasse monégasque.
Le gardien adore la difficulté et le salaire de la sueur. À l’image de son retour à Montpellier, scellé fin janvier, et déjà réussi deux mois plus tard au moment d’affronter un OM en forme de test XXL pour la défense héraultaise.
« Quand je suis arrivé, j’ai tout de suite dit qu’il y avait la possibilité de marquer à tous les matches, ce qu’il se passe aujourd’hui. Mais il fallait régler l’aspect défensif, moins prendre de buts », rembobinait-il, mercredi face aux médias.
Lors de sa signature, le 26 janvier, le défi était immense. Personnellement, après deux prêts compliqués sportivement en Espagne (Atlético Madrid et Espanyol Barcelone) consécutifs à une fin amère à Monaco ; et collectivement, derrière la défense éponge d’un MHSC « pas à sa place » au bord de la zone rouge (40 buts encaissés en 19 journées).
La suite est passée à la postérité avec ces trois penalties stoppés, dont deux face à Mbappé, même s’il « suffit d’aller sur internet pour voir que je ne suis pas un spécialiste », sourit-il. Au-delà, le natif de Paris a accompli en neuf matches de nombreuses parades décisives (83,7 % d’arrêts, deuxième pourcentage en L1 derrière le Rémois Diouf) et imposé l’autorité d’un leader naturel. Pour faire oublier son prédécesseur Jonas Omlin et pour contribuer à tout changer.
« Beaucoup plus positif »
Une pierre, une clé de voûte plutôt, ajoutée à l’édifice resolidifié par les arrivées hivernales d’Issiaga Sylla (TFC) et « Kiki » Kouyaté (Metz) et surtout reconstruit par Michel Der Zakarian, architecte express d’une forteresse nouvelle (2 buts encaissés en 6 matches).
« Que ce soit avec ceux qui commencent ou ceux qui rentrent, défensivement on a des joueurs qui ont complètement changé en termes de confiance. C‘est beaucoup plus positif et ça se ressent sur le terrain », relève l’ex-Lorientais de 31 ans.
À l’instar de Falaye Sacko ou Christopher Jullien bien plus tranchants, Lecomte est redevenu en un éclair le dernier rempart de son premier passage dans l’Hérault (2017-19). Roi en son royaume. « La dernière fois que j’ai été aussi heureux ? C’est une question difficile. Je pourrai dire Montpellier, mais j’ai aussi eu des moments vraiment bons à Monaco. À l’Atlético, même si je n’ai pas joué, c’était une belle saison ».
Parti de la Paillade avec le statut d’appelé en équipe de France, Lecomte est à nouveau cité parmi les prétendants aux sièges bleus derrière Mike Maignan. « Pas la priorité », évacue-t-il. Pas encore. Le grand blond donne rendez-vous en fin de saison, au bout de deux derniers mois relevés qui débutent à Marseille. « On peut changer totalement le visage de notre saison sur ces matches-là, il va falloir continuer à bosser ». Dur, évidemment.