
Le ministre du Travail Olivier Dussopt revient dans le JDD sur le recours au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites et assure que le gouvernement doit « continuer à avancer ».
La réforme des retraites a un visage : Olivier Dussopt. C’est le ministre du Travail, ancien maire d’Annonay en Ardèche, qui porte le projet de loi et le défend à l’Assemblée nationale et dans les médias. comme des ténors de ma majorité l’ont déjà dit ces derniers jours, Olivier Dussopt affirme dans le JDD que « jusqu’au dernier moment » le gouvernement a « cherché à éviter ce 49.3 ». Pour autant, « ce n’est pas un aveu d’échec, mais c’est un crève-cœur ».
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Pas question pour autant, estime-t-il, de proposer la réforme des retraites au vote des députés. « Cette réforme était trop importante pour prendre le risque de la jouer à la roulette russe ». Il détaille : « A l’Assemblée nationale, nous avons tout fait, tout tenté, jusqu’à la dernière minute, pour construire cette majorité ». Il n’en veut pas aux Républicains – « ce serait injuste » dit-il – mais dénonce « quelques échappées individuelles ». Olivier Dussopt estime que le texte initial a subi d’importantes modifications après la concertation avec les Républicains : carrières des femmes, pensions minimales pour les retraités actuels, etc.
Reconnaît-il des erreurs dans la présentation de la réforme et des imprécisions çà et là ? « si vous me dîtes qu’on aurait pu faire mieux, bien sûr », répond-il. Mais il fait remarquer que le reproche fait au gouvernement de passer de 42 à 43 annuités pour pouvoir percevoir une retraite à taux plein a été voté il y a dix ans. « Le système est complexe, car il s’est construit strate après strate, ce qui en fait un nid à injustices accumulées au fil du temps ».
Malgré la forte opposition de tous les syndicats, le ministre du Travail pense que la confiance n’est pas rompue avec les syndicats. Il leur rappelle que gouvernement et syndicats vont devoir se retrouver rapidement autour de plusieurs réformes comme la prochaine loi travail, la gouvernance de l’assurance-chômage ou le compte épargne-temps universel. « Il y a d’autres sujets sur lesquels nous pouvons avancer », conclut Olivier Dussopt.
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Conséquence directe de la forte opposition que rencontre la réforme des retraites : la cote de popularité d’Emmanuel Macron est en chute avec 70 % de mécontents et 28 % de satisfaits dans le dernier baromètre Ifop. Élisabeth Borne pâtit, elle aussi, fortement de la réforme. « C’est une séquence très mauvaise pour le couple de l’exécutif », commente le directeur général de l’Ifop Frédéric Dabi dans le JDD.