Superprofits : comment Emmanuel Macron veut faire contribuer les grandes entreprises pour qu’elles rémunèrent mieux leurs salariés

l’essentiel Lors de son interview télévisée ce mercredi 22 mars, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d’une contribution exceptionnelle des grandes entreprises ayant enregistré des bénéfices records depuis la guerre en Ukraine. Le président de la République cible en particulier une pratique de plus en plus répandue chez les géants du CAC 40 : le rachat d’actions.

Il n’est pas question de créer une « taxe » sur les superprofits, a rappelé Emmanuel Macron lors de son interview télévisée ce mercredi 22 mars aux JT de TF1 et France 2. Mais le président de la République se dit prêt à faire contribuer les grandes entreprises ayant enregistré des bénéfices records depuis la guerre en Ukraine, dénonçant leur « cynisme ».

« Quand on a des grandes entreprises qui font des revenus tellement exceptionnels qu’elles en arrivent à utiliser cet argent pour racheter leurs propres actions, je vais demander au gouvernement de pouvoir travailler à une contribution exceptionnelle pour que cet argent, leurs travailleurs puissent en profiter et qu’il y ait une juste répartition », a expliqué le chef de l’Etat. Explications.

Qu’est-ce que le rachat d’actions ?

Lorsqu’elle réalise des profits, une société cotée peut choisir de les réinvestir dans l’outil de travail ou de nouveaux marchés, d’en faire profiter ses actionnaires par le biais des dividendes, ou encore de racheter ses propres actions. Par effet immédiat, des parts de l’entreprise disparaissent et celles qui restent valent donc plus cher. Voilà comment, mécaniquement le prix de l’action grimpe. 

Quelles sont les grandes entreprises françaises qui pratiquent le rachat d’actions ?

Avec les 142 milliards d’euros de bénéfices qu’elles ont réalisé les entreprises du CAC 40 ont beaucoup usé du rachat d’action en 2022. Elles y ont consacré en tout 24 milliards d’euros. Le géant du luxe LVMH ou le constructeur automobile Stellantis rachèteront cette année chacun pour 1 milliard 500 millions d’euros de leurs propres actions. Des actions qui ont bien vocation à être annulées. BNP Paribas a prévu d’y consacrer 5 milliards d’euros. Et Total Energies a effectué pour 7 milliards d’euros en rachat d’actions l’an dernier.

Une pratique taxée outre-Atlantique

Aux Etats-Unis, le rachat d’action est une pratique courante. L’an dernier par exemple, le pétrolier Chevron y a consacré 75 milliards d’euros et la maison mère de Facebook, Meta, quelque 40 milliards d’euros. Parce que cette pratique a tendance à réduire l’investissement des entreprises, le président américain Joe Biden envisage de quadrupler la taxation des rachats d’actions.

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