
Le vote de lundi sur la motion de censure au sujet de la « Réforme des retraites » provoque de nombreuses mobilisations. Guillaume Lepers (maire LR) a échangé avec le collectif dimanche.
Toute cette rencontre est partie d’une incursion de deux heures du collectif Villeneuve-Fumel (entre 30 et 60 personnes) dans le hall de l’Hôtel de ville de la bastide (voir notre édition de samedi).
Les opposants à la réforme du système des retraites souhaitaient « que nos revendications, comme celle d’une majorité de Français, plus de 70 %, soient relayées au niveau de l’Assemblée nationale par nos élus ». Guillaume Lepers, absent à ce moment-là, a décidé avec ses adjoints de recevoir le collectif afin de les entendre et de faire remonter « ce que nos concitoyens pensent et ressentent par rapport à la motion de censure qui doit être votée lundi ».
« Je ne suis que le maire d’une ville moyenne »
Dès le début de la réunion, les violences qui se sont déroulées la veille dans certaines et dans l’espace public sont évoquées. « Brûler une mairie ou les biens des services publics, c’est impossible à accepter et à cautionner » commente Guillaume Lepers. « La violence vient de la décision gouvernementale de passer cette réforme en force, sans vote de la part des députés. Il faut que vous fassiez remonter aux niveaux supérieurs les revendications et les volontés de la majorité des Français » réplique le collectif.
La répond du premier édile est immédiate. « Je ne suis que maire, je ne suis pas parlementaire. C’est mon choix. Mais je vous assure que je fais remonter auprès de mes collègues, qu’ils soient maires ou députés de vos revendications, de vos sentiments. Ma fonction de maire ne me permet pas de prendre parti dans ces votes au niveau national ». Et questionner ensuite sur la remontée de ces revendications au niveau de l’association des Maire de France, sa réponse est la même. « Nous ne pouvons que faire remonter ces informations. Nous n’avons à donner nos avis en tant que maire ». Quelques huées s’ensuivent.
La question du rôle des élus nationaux
Et la rencontre poursuit son cours. « En tant que citoyen et membres des LR, quelle est votre position ? ». « Je ne me suis que rarement exprimé sur les votes nationaux, mais ce n’est pas le bon moment. Et là, c’est en tant que citoyen et homme politique que je parle, pas en tant que maire qui doit écouter l’ensemble de ses concitoyens ».
Vient la question de l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution. « On ne peut plus faire de la politique comme il y a 50 ans. Le gouvernement se doit d’engager une véritable réflexion sur cet article. Je consulte toujours tout le monde ». « C4est un véritable déni des élections. Si les votes sont ainsi bloqués pour les députés, quelle est l’utilité de les élire ? ».
C’est un ensemble d’attaques en règle contre le gouvernement et sa politique que le collectif a pu ainsi développer au tau long de ces deux heures de discussions et d’échanges. Dans une bonne ambiance, certes, mais en ressentant les clivages qui existent entre les élus « censés être représentatifs et une majorité de Français sacrifiés sur l’autel du capitalisme ».
Des idées, des discussions, des ressentis, « tout cela va être relayé dans l’après-midi. En tant que maire d’une petite ville au contact des concitoyens, c’est mon rôle ». Et la dernière question est finalement posée. « Si la motion de censure est votée, ou non, quel avenir pouvons-nous tous envisager ».
La réponse de Guillaume Lepers est évidente. « C’est à partir de ces rencontres que nous pourrons envisager et réfléchir à l’avenir. Mais avec une réforme globale de l’ensemble de la valeur travail ».
Quelques chansons des Gilets jaunes lors de la clôture de la discussion. Un prochain rendez-vous est pris pour le jeudi 23 mars pour une nouvelle manifestation dans les rues de la bastide, après le vote de lundi qui pourrait rebattre les cartes.