A Saint-Brevin-les-Pins, des élus de gauche mobilisés en soutien au maire démissionnaire

Entre mille et deux mille personnes, dont de nombreux élus de gauche arborant leur écharpe tricolore, ont défilé dans l’après-midi du mercredi 24 mai à Saint-Brevin-les-Pins, en soutien au maire démissionnaire de cette commune de Loire-Atlantique, devenu le symbole des élus locaux victimes de violences, selon des journalistes de l’Agence France-Presse.

En tête de cortège, où se trouvaient également des militants syndicaux, était brandie une banderole clamant « Soutien au maire de Saint-Brevin, la République en danger ». Pour lancer cette marche à l’initiative de diverses organisations de gauche, la maire de Nantes, Johanna Rolland (Parti socialiste), a fait applaudir longuement le maire démissionnaire (divers droite) de Saint-Brevin, Yannick Morez. « Il a été le visage dans les valeurs et dans les actes, de la République du quotidien, de la République du réel, pas celle des slogans », a-t-elle lancé.

M. Morez a pris la parole devant l’hôtel de ville à 18 heures, mais il avait annoncé que ni lui ni son équipe municipale ne prendraient part à cette marche. Tout en remerciant les élus qui lui apportent leur soutien, M. Morez « regrette néanmoins la récupération politique, notamment par l’extrême gauche, de cette marche qui se voulait au départ transpartisane ».

« La République, nous l’avons en commun »

Interrogé sur l’absence de personnalités politiques de droite et de Renaissance à cette marche, le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, a estimé que le message était « plus grand ». « On est tous là pour montrer qu’on tient bon, et on veut faire une démonstration. Nous sommes de gauche, le maire est de droite, mais la démocratie et la République, nous l’avons en commun », a déclaré pour sa part le leader des « insoumis », Jean-Luc Mélenchon. La présidente du groupe La France insoumise, Mathilde Panot, a appelé à « prendre très au sérieux cette menace de l’extrême droite ».

La commission des Lois du Sénat va auditionner mercredi prochain le préfet de Loire-Atlantique et le sous-préfet de Saint-Nazaire pour « déterminer quels moyens ont été mis en œuvre » pour faire face aux menaces et agressions contre Yannick Morez. Après la déflagration provoquée par sa démission, M. Morez, médecin de profession, auditionné au Sénat le 17 mai, avait dénoncé un manque « flagrant » de soutien de l’Etat après des menaces de l’extrême droite dont il a été victime depuis l’officialisation, à la fin de 2021, du transfert près d’une école de sa commune d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile qui existait à Saint-Brévin depuis 2016.

Le Monde avec AFP