Adèle Van Reeth : « France Inter n’est ni de droite ni de gauche ! »

Adèle Van Reeth, directrice de France Inter, à Paris, le 23 mai 2023.

Scrutées à la loupe chaque année, les premières modifications apportées à la grille de France Inter, figure de proue de l’audiovisuel public, l’ont été en 2023 au microscope. Au-delà de l’arrêt, sous sa forme quotidienne, de « C’est encore nous », l’émission de Charline Vanhoenacker, ou la nomination de Marc Fauvelle à la direction de l’information, la directrice de la station, Adèle Van Reeth, allait-elle apporter des changements structurants à l’antenne la plus écoutée de France ? Premiers éléments de réponse avec l’ancienne productrice de France Culture à qui Sibyle Veil, la présidente de Radio France, a confié il y a un an la succession de Laurence Bloch.

Quels désirs d’évolution votre première année à la direction de France Inter vous a-t-elle inspirés ?

D’abord, la matinale. C’est la vitrine et la locomotive de France Inter. Nous l’avons prolongée de trente minutes [en 2022], et les auditeurs ont suivi. La saison prochaine, elle les emmènera jusqu’à 10 heures, toujours portée par nos deux piliers, Léa Salamé et Nicolas Demorand. Sonia Devillers, qui a développé un savoir-faire hors pair dans la manière d’interviewer, reprendra l’interview de 7 h 50. Sa façon de faire permettra de réinventer un rendez-vous emblématique. Au même horaire, chaque vendredi, on retrouvera le débat éco, porté cette saison par Dominique Seux et Thomas Porcher.

Léa Salamé avait envie de nouveaux challenges. Elle assurera donc une interview quotidienne d’un quart d’heure, à 9 h 20, avec la liberté et le talent qu’on lui connaît. En plus du grand entretien de 8 h 20, Nicolas et Léa inaugureront un nouveau rendez-vous de débat, à 9 h 10, sur la question du jour (société, politique, etc.), avec une équipe d’intervenants réguliers (journalistes, experts, intellectuels) qui confronteront leurs idées. Le débat est consubstantiel à France Inter. L’intelligence collective et la vitalité démocratique passent forcément par la contradiction. Sans clash ni buzz, dans un respect mutuel et un esprit constructif.

Ses détracteurs reprochent souvent à France Inter d’escamoter la diversité des points de vue. En donnant plus de place au débat, souhaitez-vous faire taire ces remarques ?

Ces critiques disparaissent dès qu’on prend la peine d’écouter la grille dans son ensemble. France Inter n’est ni de droite ni de gauche ! Toute tentative de récupération politique est mortifère. Nous sommes une radio de service public indépendante, qui préserve le pluralisme et l’esprit de contradiction. Je ne laisserai jamais dire le contraire. Nos équipes et notre rédaction abattent un travail considérable et exemplaire.

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