Astrid Guyart, l’intérimaire qui doit apporter un peu de sérénité au Comité national olympique

Astrid Guyart et Brigitte Henriques, au siège du CNOSF, à Paris, le 12 octobre 2022.

Quand elle a commencé sa journée, jeudi 25 mai, Astrid Guyart ne se doutait pas qu’elle allait devoir endosser, provisoirement, le costume de patronne du Comité national olympique du sport français (CNOSF). Mais la démission surprise de Brigitte Henriques, annoncée en ouverture de l’assemblée générale de l’instance, l’a propulsée sur le devant de la scène. L’actuelle secrétaire générale du CNOSF se voit confier l’intérim, jusqu’à l’élection du prochain président, « dans les trois mois » qui suivront le 29 juin, date du départ effectif de Mme Henriques.

Si, à ses yeux, l’ancienne vice-présidente de la Fédération française de football « a fait un geste courageux pour que l’institution puisse être protégée », son départ n’en est pas moins « un coup de tonnerre que l’on n’attendait pas ».

L’ex-championne d’escrime en est bien consciente : à quatorze mois des Jeux olympiques de Paris (du 26 juillet au 11 août 2024), sa première mission est désormais d’apporter un peu de sérénité à une institution secouée depuis plus d’un an et demi par de nombreuses turbulences.

« On devrait être en train de vivre les 400 plus beaux jours de nos vies et on est tombés dans les règlements de comptes », déplore-t-elle. Avant de sonner la mobilisation générale : « On va faire confiance à l’intelligence collective, à l’intérêt commun, pour se rassembler, pour construire à nouveau le projet du sport français, qui va nous unir pour qu’on fasse une belle fête à l’été 2024. »

Laisser la justice faire son travail

Ce rôle de pacificatrice n’est pas complètement étranger à la quarantenaire. Le 12 octobre 2022, les 45 membres du conseil d’administration du CNOSF l’avaient désignée, à 73 % des voix, au poste de secrétaire générale en remplacement de Didier Séminet, débarqué un mois plus tôt, en raison de « désaccords profonds » avec Brigitte Henriques.

A l’époque, déjà, la médaillée d’argent avec l’équipe de fleuret féminin aux JO de Tokyo, en 2021, expliquait vouloir « sortir de l’impasse » et ramener un peu d’apaisement au sein de la maison du sport français pour « être à la hauteur des enjeux de Paris 2024 ».

L’ex-tireuse avait aussi fait partie du quatuor de dirigeants – aux côtés de Jean-Pierre Siutat, Michel Callot et Sébastien Poirier – formé pour épauler celle qui était encore la cheffe du CNOSF lors de sa mise en retrait de plusieurs semaines, à l’automne 2022, pour « se reposer » après l’épisode délétère avec son ancien bras droit. Depuis, Brigitte Henriques et Didier Séminet ont porté plainte l’un contre l’autre, entraînant l’ouverture, fin mars, de deux enquêtes par le parquet de Paris et confiées à la police judiciaire.

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