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Au Guyana, l’incendie meurtrier dans un dortoir scolaire a été déclenché à la suite de la confiscation d’un portable

Les restes de l’école qui a brûlé à Mahdia, au Guyana, le 22 mai 2023.

C’est donc la réaction insensée et démesurée d’une adolescente à la suite d’une punition qui a coûté la vie à dix-neuf jeunes pris au piège du feu dans un dortoir scolaire, au Guyana. « Une élève est soupçonnée d’avoir déclenché l’incendie dévastateur parce que son téléphone portable lui avait été confisqué », a annoncé, mardi 23 mai, la police dans un communiqué.

L’incendie en question a eu lieu dimanche soir, à Mahdia, une ville minière du Guyana, petit pays anglophone situé à l’est du Venezuela et au nord du Brésil. Les autorités avaient rapidement suspecté un acte « malveillant ».

Les responsables du dortoir « ont confisqué le téléphone portable d’une jeune fille et elle a menacé le soir même de mettre le feu au bâtiment ; tout le monde l’a entendue », a affirmé, mardi à l’Agence France-Presse (AFP), une source gouvernementale qui a requis l’anonymat, affirmant que cette élève avait reconnu les faits.

« [Les élèves] n’ont pas le droit d’avoir de téléphone portable. Or, ils [les responsables] avaient trouvé cette jeune fille avec un téléphone. Elle envoyait apparemment des photos », a précisé cette source. La mineure, actuellement hospitalisée sous surveillance policière, s’est rendue dans la salle de bains, a pulvérisé de l’insecticide sur un rideau et y a mis le feu avec une allumette, a poursuivi cette source, assurant que plusieurs jeunes filles ont donné la même version des faits.

« Selon les élèves, elles dormaient et ont été réveillées par des cris. Elles ont vu du feu, de la fumée dans la salle de bains, qui s’est rapidement propagé dans le bâtiment » construit en partie en bois, selon le communiqué de la police.

Sept patients toujours hospitalisés

Le drame a aussi été aggravé par le fait que la responsable du dortoir a « paniqué » et n’est pas parvenue à trouver la clé qui ouvrait la porte de sortie du bâtiment, dont les fenêtres étaient pourvues de barreaux. Elle était fermée à clé tous les soirs à 21 heures, a ajouté cette source. Le jeune fils de cette responsable fait partie des dix-neuf morts.

Des hommes ont dû alors briser la porte pour permettre aux survivantes, dont la responsable de l’incendie, de s’échapper. Les pompiers et la police sont arrivés vingt-cinq minutes après le début du sinistre.

Treize jeunes filles et un garçon sont morts sur place, tandis que cinq autres mineures sont mortes à l’hôpital du district de Mahdia. Une source hospitalière à Georgetown, la capitale du Guyana, a confié à l’AFP que « sept patients étaient encore hospitalisés, deux toujours dans un état critique ».

Six autopsies ont été réalisées à la « morgue de l’hôpital et la cause des décès est l’inhalation de fumées et des brûlures », selon le communiqué de la police. Les treize autres corps, méconnaissables, « ont été transportés à Georgetown » pour des « tests ADN » en vue de leur identification, est-il ajouté.

Des experts internationaux

Le conseiller à la sécurité nationale, le capitaine de l’armée à la retraite, Gerry Gouveia, a annoncé qu’une équipe d’experts médico-légaux de la Barbade était arrivée au Guyana pour aider à l’identification des corps. Elle devrait être rejointe dans les prochains jours par d’autres experts médico-légaux en provenance des Etats-Unis.

Le président du Guyana, Irfaan Ali, qui a qualifié le drame de « catastrophe majeure », a fait savoir que Cuba avait proposé de « fournir un soutien médical complet à l’intérieur et à l’extérieur du pays et d’être un pays d’accueil pour tous les besoins médicaux ».

Petit pays pauvre anglophone de 800 000 habitants, le Guyana, ancienne colonie néerlandaise, puis britannique, dispose des plus grandes réserves mondiales per capita de pétrole et espère un développement rapide dans les années à venir grâce à l’exploitation de ces réserves qui en est encore à ses débuts. Les spécialistes estiment que le bassin Guyana-Suriname recèle environ quinze milliards de barils de réserves de pétrole associées à des gisements importants de gaz.

Le Monde avec AFP

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