
Le parcours d’obstacles pour certains parents de lycéens en terminale se poursuit. Alors que les résultats de la plate-forme Parcoursup sont attendus pour le 1er juin, une nouvelle épreuve les attend : trouver un toit avant la rentrée pour leur enfant qui a demandé une formation lointaine. « Parcoursup, c’est déjà passé – du moins la phase de remplissage des vœux. Les parents arrivent dans la phase du logement », confirme Lionel Lérissel, directeur général de la Smerra, une mutuelle étudiante qui gère deux réseaux de logements étudiants, Logifac et Fac-Habitat.
Alors que le nombre d’étudiants croît chaque année, l’offre de logements étudiants, elle, peine à satisfaire la demande. Avec 750 000 étudiants boursiers en France et environ 250 000 places dans des logements à caractère social (résidences gérées par les Crous ou logements sociaux des organismes HLM), même un boursier n’a pas la certitude d’obtenir un logement à loyer modéré. Une situation qui contribue à faire monter la pression chez les parents. Surtout chez ceux dont les moyens financiers sont trop élevés pour que leurs enfants soient boursiers mais pas assez pour pouvoir allouer un budget spécifique au logement.
Dans un questionnaire diffusé auprès de ses adhérents, la FCPE du Rhône a ainsi noté que certaines familles avaient sélectionné les formations en fonction des possibilités de logement : renonçant aux établissements parisiens ou trop lointains, favorisant ceux avec internat, les villes plus abordables ou avec de la famille à proximité. « Dans mon entourage, j’entends que la problématique du logement ferme la porte à des possibilités d’études. Si les moyens ne sont pas suffisants, cela contraint les choix des enfants », déplore Sandra Buteau-Besle, secrétaire générale de la FCPE 69.
Dans certaines familles, le pragmatisme l’emporte. « Les formations parisiennes ont été exclues d’office », souffle Dominique (le prénom a été modifié à la demande de l’intéressée), une mère de famille lyonnaise. Une autre famille du même département fait ses calculs : « Nous essayons de nous engager sur des modèles économiques que nous pouvons soutenir ! »
« L’anticipation est très compliquée »
Pour certaines formations sélectives, les élèves de terminale sont encore dans les concours. « Certains parents accompagnent déjà leur enfant à droite et à gauche. Ils sont plutôt focalisés là-dessus pour le moment, estime Laurent Zameczkowski, vice-président et porte-parole de la PEEP, une association de parents d’élèves. On peut regarder comme ça les logements, se renseigner, mais on ne cherche pas partout à la fois, ce n’est pas gérable ! »
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