Cherves-Richemont : un repreneur pour le centre équestre de Boussac

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À la tête des écuries privées qui portent son nom, à Nercillac, ce moniteur d’équitation de 38 ans est bien connu dans le petit monde de l’équitation cognaçaise. Après avoir fait ses gammes aux écuries de Boussac, où il avait passé son diplôme de moniteur, il avait travaillé aux haras de Dijon, puis chez un cavalier professionnel dans la Creuse, avant de revenir dans sa Charente natale, pour créer ses écuries en 2012 avec sa compagne. Grâce à une excellente réputation, Nicolas Mergnac a su développer son centre équestre, où sont d’ailleurs venus se réfugier pas mal de cavaliers et cavalières de Boussac depuis janvier.

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Je pense qu’on a trois à quatre ans de travail pour redorer le blason du centre et l’emmener où on a envie qu’il soit.

C’est donc un retour presque aux sources qu’il aborde avec enthousiasme et ambition. « C’est une belle opportunité et je remercie les élus de Grand Cognac de me faire confiance. J’avais la volonté d’évoluer, car chez moi, je suis limité autant par la place que financièrement et j’avais vraiment l’envie de faire fonctionner ce centre équestre qui est un super outil. Il n’y a pas de raison que cela ne marche pas. »

Le club à Boussac, les propriétaires à Nercillac

Après l’expérience ratée de la gestion associative, l’Agglo avait le souhait de confier la gestion de son centre à un professionnel. Pour mettre en place un modèle économique viable. Et développer l’événementiel et la partie compétition qui avaient été très longtemps négligés, comme le regrette le président de l’Agglo, Jérôme Sourisseau : « Il ne se passait plus rien. »

Fermé depuis fin 2022, le centre équestre de Boussac rouvrira à la rentrée. Tous les élèves et chevaux du club de Nercillac y seront transférés.
Fermé depuis fin 2022, le centre équestre de Boussac rouvrira à la rentrée. Tous les élèves et chevaux du club de Nercillac y seront transférés.

Photo T. B.

Un challenge qui ne fait pas peur à Nicolas Mergnac, dont la future organisation a plu aux élus. « L’idée, c’est de rapatrier toute la cavalerie club ici, à Boussac, pour une réouverture à la rentrée, et de conserver Nercillac comme une pension pour les propriétaires, qui seront plus tranquilles sans l’affluence, même s’ils pourront, s’ils le souhaitent, venir profiter des installations de Boussac : la piste de course, le terrain de cross, la carrière… »

Pour le nouveau gérant, ce sera « plus de confort pour tous. Ici, il y a un beau parking pour les familles et plus la gadoue de Nercillac, et les poneys pourront rentrer au box car il y a plus de place qu’aux écuries, où la structure était devenue trop petite. » Elle compte en effet 70 chevaux et poneys et près de 300 élèves.

« Le même état d’esprit »

D’ici la rentrée, il y a du pain sur la planche pour remettre en route le centre de Cherves. Cette semaine, Nicolas Mergnac est venu faire les foins avec son tracteur, le site de 25 ha n’ayant pas été entretenu depuis février. « Il faudra être patient, car il va bien falloir une année pour la mise en route, avec une nouvelle organisation. » Avec, peut-être, un recrutement pour étoffer son équipe de cinq salariés, dont trois monitrices (deux à temps plein, une à temps partiel) et une gestionnaire administrative (son épouse). « Mais toujours avec le même état d’esprit familial qu’à Nercillac. Il n’y a pas de raison que ça change. »

Nicolas Mergnac en profite cette semaine pour faire les foins sur le site de 25 ha, pas entretenu depuis février.
Nicolas Mergnac en profite cette semaine pour faire les foins sur le site de 25 ha, pas entretenu depuis février.

Photo T. B.

Nicolas Mergnac, qui dit ne pas ressentir de pression (« parce que c’est mon métier, je ne découvre rien »), sait bien qu’il va aussi falloir retisser des liens de confiance. « Je pense qu’on a trois à quatre ans de travail pour redorer le blason du centre et l’emmener où on a envie qu’il soit. Tout ne va pas se faire du jour au lendemain et on traitera les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présenteront. » Pour cela, il compte sur le soutien de Grand Cognac. Et sur un changement de nom pour le centre, « pour marquer la cassure et repartir de zéro ».

« Il cochait toutes les cases »

Sur les trois candidats en lice, le projet de Nicolas Mergnac a obtenu la meilleure note, que ce soit pour l’approche pédagogique et commerciale. « Il cochait toutes les cases, avec un projet complet pour relancer le centre et organiser des concours complets plus régulièrement, et des garanties financières sérieuses », souligne Xavier Triouillier, vice-président de Grand Cognac, en charge des sports. La gestion du centre lui est ainsi confiée via une AOT, une Autorisation d’occupation temporaire du domaine public. Avec une redevance d’occupation (qui était de 2.000€ par an a minima dans le cahier des charges) et une part du chiffre d’affaires annuel (0,5 %) à verser à l’Agglo. Qui va, du coup, faire des économies. Puisqu’elle n’aura plus à verser de subvention (30.000€ en 2022) ni à assumer les charges annuelles de fonctionnement du site (estimées à 39.000€).