Des dividendes mondiaux record, malgré le ralentissement économique

Des conteneurs de Maersk, à Algésiras (Espagne), le 19 janvier 2023. Le danois est en tête du classement mondial des principaux payeurs de dividendes.

Si l’économie mondiale ralentit, ce n’est pas encore le cas des dividendes payés par les entreprises multinationales, montre l’étude de la société de gestion d’actifs Janus Henderson publiée mercredi 24 mai. A 326,7 milliards de dollars (303 milliards d’euros) sur les trois premiers mois de l’année, le montant global versé aux actionnaires a augmenté de 12 % sur un an, pour inscrire un record pour un premier trimestre.

Cette croissance à deux chiffres s’explique bien sûr par le fait que les dividendes sont fixés sur la base des profits de 2022, année faste en la matière pour beaucoup de sociétés cotées, comme les banques, favorisées par la remontée des taux d’intérêt, ou les compagnies pétrolières. Mais, précise Janus Henderson, elle reflète aussi l’importance des dividendes exceptionnels : 28,8 milliards de dollars entre début janvier et fin mars, du jamais-vu sur un trimestre depuis 2014.

Cette enveloppe inclut, entre autres, les 11,7 milliards de dollars distribués par le géant du transport maritime Maersk, après une année hors norme pour la rentabilité du secteur, ce qui permet au groupe danois de prendre la tête du classement mondial des principaux payeurs de dividendes, devant le géant minier britannique BHP et le laboratoire pharmaceutique suisse Novartis.

Autre exception notable : les 6,3 milliards de dollars payés par Volkswagen à suite de l’introduction en Bourse de Porsche. L’Europe continentale affiche une croissance des dividendes payés de 36 % par rapport aux trois premiers mois de 2022, plus de quatre fois celle enregistrée en Amérique du Nord (+ 8,6 %) et plus du double de celle observée au Japon (+ 17,7 %).

Solides résultats des entreprises

Les dividendes exceptionnels ont plus que compensé la baisse de 20 % des sommes payées par les géants du secteur minier, qui ont commencé à ajuster la rémunération de leurs actionnaires au reflux des cours des matières premières. A cette exception près, la tendance à la hausse des dividendes devrait se poursuivre, estime Janus Henderson, au regard de la solidité des résultats des grandes entreprises européennes. Mais à un rythme moins soutenu.

Car, même si l’évolution des dividendes est moins volatile que celle des profits – les entreprises s’efforçant de lisser le rendement servi aux investisseurs –, l’inflation, la hausse des coûts de financement et la dégradation de la conjoncture dans certaines régions auront forcément un impact sur la rémunération des actionnaires. « Après deux années solides, la quasi-totalité des gains faciles liés au rebond post-pandémique ont été réalisés », ajoute Ben Lofthouse, responsable de l’équipe chargée de l’étude chez Janus Henderson.

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