Energies renouvelables : les projets augmentent dans le monde

A Flavin (Aveyron), le 7 avril 2023

La sortie de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19, puis les chocs énergétiques n’ont pas stoppé les investissements dans les énergies bas carbone. Au contraire. Pour l’année 2023, leur montant est estimé à plus de 1 700 milliards de dollars (environ 1 600 milliards d’euros). Soit un bond de 24 % comparativement à 2021, selon le rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur les investissements, le « World Energy Investment », publié jeudi 25 mai.

Les projets liés aux énergies renouvelables (solaire ou éolienne) et aux véhicules électriques ont en particulier tiré cette somme à la hausse. Dans le document, l’appellation d’« énergie propre » englobe aussi le nucléaire, les infrastructures de transport et de stockage, l’efficacité énergétique, ou encore les pompes à chaleur.

En parallèle, malgré leur nocivité pour le climat, les dépenses attendues pour les combustibles fossiles augmentent aussi. Pétrole, gaz et charbon draineront encore un peu plus de 1 000 milliards de dollars pendant l’année en cours, d’après les projections. C’est-à-dire 15 % de plus qu’il y a deux ans, à rebours des préconisations pour parvenir à la neutralité carbone.

Un petit nombre d’acteurs

Les dernières années ont toutefois creusé l’écart entre « énergie propre » et énergie fossile. Désormais, le ratio est de 1,7 pour 1. Il y a cinq ans, il était de 1 pour 1. « Une nouvelle économie mondiale de l’énergie propre est en train d’apparaître, avec des implications majeures sur les marchés de l’énergie et dans la lutte contre le changement climatique », veut croire Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, institution basée à Paris et rattachée à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Un exemple inédit, selon lui : en partie sous l’impulsion chinoise, les dépenses prévues dans le solaire pour 2023 (380 milliards de dollars) s’annoncent supérieures à celles pour l’exploration et la production du secteur pétrolier.

Depuis 2021, le surplus d’investissements dans les énergies bas carbone est surtout le fait d’un petit nombre d’acteurs. Il se concentre, pour « plus de 90 % », dans les pays de l’OCDE (ceux de l’Union européenne, Etats-Unis, Japon…), ainsi qu’en Chine. Or, selon le dirigeant turc de l’Agence internationale de l’énergie, « nous n’atteindrons nos objectifs climatiques [limiter à 1,5 °C le réchauffement pour la fin du siècle] que si les pays émergents ont aussi les moyens de s’engager ». De surcroît pour des chantiers supposant d’importantes mises initiales.

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