
A l’évidence, la réponse du gouvernement pour assurer la sécurité des maires apparaît insuffisante pour beaucoup de responsables politiques. Tandis que la gauche se retrouvait à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), mercredi 24 mai, pour soutenir le maire démissionnaire, Yannick Morez, et dénoncer l’extrême droite, les initiatives se multiplient depuis quelques jours.
Après avoir reçu M. Morez, le 17 mai, la ministre déléguée aux collectivités territoriales, Dominique Faure, avait détaillé le plan du gouvernement : un centre d’analyse et de lutte contre les atteintes aux élus, l’aggravation des peines encourues par les auteurs de violence et le déclenchement d’un « pack sécurité » en cas de besoin.
Dans une tribune publiée par Le Monde, mercredi 24 mai, plusieurs élus socialistes dont Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et premier secrétaire délégué du parti, Carole Delga, présidente de Régions de France, ou Anne Hidalgo, maire de Paris, demandent une réforme permettant d’assurer un vrai « statut global » aux élus locaux, ainsi qu’à leurs proches. Car, pensent-ils, seules une protection générale et des garanties professionnelles et sociales permettront de traiter « les maux à la racine », et « pas une simple rustine punitive ».
Toujours au sein de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes), le député Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) du Val-d’Oise Aurélien Taché s’active pour réunir les groupes de l’Assemblée nationale – à l’exception du Rassemblement national (RN) – sur une proposition de résolution d’ici la fin de la semaine. L’idée est de demander la création d’une commission d’enquête sur les violences d’extrême droite. A Saint-Brevin-les-Pins, ce sont les intimidations d’un collectif d’habitants, constitué après l’annonce de la création d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile, secondé par des groupuscules extrémistes, puis l’incendie criminel de son domicile, sur lequel une enquête est en cours, qui ont poussé Yannick Morez à démissionner.
Protection juridique et financière
Au sein de la majorité, la réflexion suit également son cours. Mardi 23 mai, le groupe présidentiel Renaissance a présenté dix « premières » mesures « pour protéger les élus de la République ». Comme le gouvernement, le parti d’Emmanuel Macron propose de renforcer les sanctions contre les auteurs des violences. Il souhaite en outre que l’Etat soit systématiquement tenu de protéger les élus, les candidats et leur famille. Cela peut impliquer la prise en charge des frais d’agents de sécurité et de toute mesure de protection physique des élus.
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