La semaine de quatre jours comme solution à la pénurie de main-d’œuvre en Europe, selon le commissaire européen à l’emploi

Le commissaire européen à l’emploi et aux droits sociaux, le Luxembourgeois Nicolas Schmit, ici au Parlement européen, en juin 2021.

Plus de productivité, de bien-être des salariés… et solution possible à la pénurie de main-d’œuvre ? L’idée de la semaine de travail de quatre jours progresse – elle est déjà testée dans certaines entreprises. Le commissaire européen à l’emploi et aux droits sociaux, Nicolas Schmit, suggère de la déployer dans les secteurs ayant « des difficultés à attirer [des employés] », dit-il dans un entretien à l’agence de presse portugaise Lusa publié jeudi 25 mai.

Nicolas Schmit considère que « le plus gros problème [dans l’Union européenne] n’est pas tant le chômage » mais plutôt la pénurie de main-d’œuvre. « De nombreux secteurs cherchent désespérément des employés et ne peuvent les trouver parce que les gens ne veulent pas y travailler ou n’ont pas les bonnes compétences », affirme-t-il. « Ils doivent devenir plus attractifs », selon le Luxembourgeois, qui souligne que « c’est quelque chose qui avance progressivement (…) parce que les nouvelles générations ont une certaine vision de l’équilibre entre le travail et la vie personnelle ». Il prévient toutefois qu’il « n’y a pas de position commune » au sein de l’UE sur cette question.

Cette démarche nécessite selon M. Schmit des « négociations entre les partenaires sociaux » et prend l’exemple de l’Allemagne, où le plus grand syndicat du pays, IG-Metall, plaide depuis plusieurs années pour une généralisation de la semaine de quatre jours dans le secteur de la métallurgie.

Cette déclaration survient au moment où le Portugal doit lancer un projet-pilote autour de la semaine de quatre jours, sur une base volontaire et sans perte de revenus. Quarante-six entreprises se sont dites intéressées par la mise en place de cette réforme – la plupart comptant jusqu’à dix salariés, cinq d’entre elles employant plus de 1 000 personnes, et évoluant dans les secteurs du conseil, des activités scientifiques et techniques, ou encore de l’information et de la communication.

En France, certaines entreprises – encore largement minoritaires – ont adopté la semaine de quatre jours, qui est également testée dans certains services publics, comme l’Urssaf ou la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV).

Le Monde

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