Le préfet interdit la manifestation « contre l’apartheid israélien » prévue à Montpellier

Un collectif d’organisations avait prévu de manifester ce samedi à 18 h sur la Comédie contre la politique de l’Etat israélien. Le préfet invoque des risques de troubles à l’ordre public pour justifier sa décision.

Le rassemblement programmé ce samedi sur la Comédie par le collectif « contre l’apartheid israélien » n’a pas été autorisé par la préfecture. « Le préfet de l’Hérault redoute la transposition à Montpellier d’un conflit international et la tenue de discours discriminants incitant à la haine envers une population à raison de son appartenance à une nation, race ou religion déterminée » indique-t-elle dans un communiqué publié ce jeudi. 

Risque de dérapages réel

Hugues Moutouh précise dans son arrêté que « le risque de dérapages est réel » lors de cette manifestation. Il ajoute que le collectif à l’origine est composé d’organisations « issues en partie de la mouvance d’extrême gauche » et que de « vives tensions » sont existantes entre certaines d’entre elles et la communauté juive de la ville. 

« Arguments honteux et indignes »

Ces arguments développés par le représentant de l’Etat sont jugés « tout à fait honteux et indignes d’une démocratie » par les membres de la Libre-Pensée de l’Hérault qui avait décidé de se joindre au rassemblement. « La Libre-Pensée n’est pas d’extrême gauche, et sans parler au nom des autres, il semble en être de même de bon nombre d’entre elles. Le terme de « mouvance » est particulièrement méprisant pour les citoyens membres de ces organisations » écrit-elle évoquant une argumentation « ridicule » et une décision « inacceptable sur le fond ».

Dans son arrêté, Hugues Moutouh rappelle la concomitance du rassemblement avec le match de foot de Montpellier contre Nice, classé à risques et l’impossibilité pour les forces de l’ordre d’assurer la sécurité « des lieux concernés par la manifestation ».