Moissac. Nouvel épisode dans la saga du plan local d’urbanisme

l’essentiel Après un travail de six années, les élus moissagais espèrent boucler le dossier du PLUi-H.

C’est en effet un long « chemin de croix administratif », comme le regrette le maire Romain Lopez. Hier soir, les élus du conseil municipal se sont à nouveau penchés sur le plan local d’urbanisme intercommunal et habitat (PLUi-H) censé faire foi en termes d’aménagements du territoire. Entamé en 2017, ce travail avait été retoqué par les services de l’État pour que Moissac abaisse sa « consommation foncière » et qu’elle réévalue ses « ambitions en termes de mixité sociale », rappelle Romain Lopez qui a fustigé le « fatras administratif d’une technocratie omnipotente ».

« L’intercommunalité a déjà dépensé 500 000 € en études, c’est colossal. Mais comment développer un territoire qui, selon nos projections, doit accueillir 10 000 habitants supplémentaires ? D’autant plus que la ville est déjà soumise au plan de prévention des risques en matière d’inondations. Les gens nous font confiance sur notre lucidité à ne pas dégrader les environnements naturels », poursuit le premier édile de la ville qui a rhabillé les « technocrates parisiens aux ordres des lobbys écologistes » pour l’hiver.

Selon Romain Lopez, la loi « idéologique » sur le zéro artificialisation des sols, à l’horizon 2025, et celle sur le quota des 20 % de logements sociaux, pour les villes de plus de 3 500 habitants, sont « inapplicables ». D’autant plus au regard d’une « demande locative modérée » et d’un parc qui souffre de « 18 % de vacance » en ville. « Il faut marquer l’effort sur le conventionnement de ces habitations vacantes », poursuit le maire dont les équipes ont proposé sept réserves pour cette nouvelle mouture du PLUi-H.

En cas de nouveau refus, pas de vote du PLUi-H

On y retrouve, notamment, une volonté de restreindre les dispositifs d’énergie renouvelable, en particulier l’agrivoltaïque, à des zones qui ne « défigurent pas nos coteaux ». Pour le zonage, certains ajustements ont permis un gain de 40 ha en termes d’artificialisation des sols. Les élus moissagais souhaitent aussi voir certaines Orientations d’aménagement et de programmation (OAP) être maintenues ou complétées. De même, plusieurs parcelles ont changé de vocation comme la colline écrêtée qui accueillait par le passé l’ancien terrain de motocross. « Une zone agricole que l’on demande à urbaniser », note Guy Ena, le technicien municipal.

Il a également évoqué la nouvelle station d’épuration et la promenade Saint-Martin qui serait dotée d’une passerelle pour accéder à l’église éponyme ou des emplacements boisés à flanc de coteaux qui pourraient être restitués. À Mathaly comme à la Madeleine, la présence de l’école laisse à penser qu’un besoin en logements va se faire ressentir. Dans certains villages et hameaux comme Montescot, la majorité « encourage les gens à déposer des permis de construire avant le 31 décembre 2023 », date à laquelle certaines zones deviendront agricoles.

« Je pense que ce PLUi-H est ambitieux et respecte la loi. L’intercommunalité veille à ne pas perdre de vue que nous devons développer les zones artisanales et économiques pour favoriser l’emploi », conclut Romain Lopez dont la consigne est très claire. En cas d’un nouveau refus de la préfecture et des personnalités associées, que sont les différents organismes ou autres chambres consulaires, le maire de Moissac invitera ses élus à ne pas voter en faveur du PLUi-H, en fin d’année, lors du conseil communautaire. « On ne reviendra pas sur ce document », prévient celui qui a obtenu l’unanimité hier soir.