[vc_row][vc_column]

[/vc_column][/vc_row]

Patricia Mirallès contrainte de rembourser ses frais de mandat : « Autour de 250 euros », répond la ministre

Mediapart affirme, ce mercredi 24 mai, que l’ancienne députée de l’Hérault a dû procéder au remboursement de dépenses réglées avec l’Avance de frais de mandat. Les suites d’un premier article paru un an plus tôt, l’accusant de « confondre notes de frais et dépenses personnelles ». Patricia Mirallès se défend, assurant que le déontologue a retenu la quasi-totalité de ses justifications. 

Le 5 mai 2022, à quelques semaines des élections législatives, le journal en ligne Mediapart épinglait la députée LREM de l’Hérault Patricia Mirallès pour des dépenses personnelles qu’elle aurait réglées en 2019 avec l’Avance de frais de mandat (AFM), cette enveloppe d’argent public (5 373 € par mois) mise à disposition des parlementaires dans le cadre de leur activité. L’article, à l’époque, avait fait grand bruit, car il survenait une semaine après celui mettant en cause, pour des faits similaires, sa consœur Coralie Dubost qui avait renoncé dans la foulée à briguer un second mandat.

Patricia Mirallès s’était, elle, défendue avec vigueur, dénonçant « des accusations calomnieuses ». À Midi Libre, elle avait montré ses comptes personnels pour justifier chacune des dépenses pointées par Médiapart, qui représentaient une somme de 1700 € environ. « J’ai fourni ces mêmes documents au déontologue de l’Assemblée nationale », nous dit, un an plus tard, celle qui est entre-temps devenue secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, après avoir été réélue députée en juin dernier.

Dans le rapport annuel du déontologue

Car ce mercredi 24 mai 2023, l’affaire rebondit. Mediapart affirme ce jour que Mme Mirallès a été « contrainte de rembourser ses frais de mandat ». Pour étayer leurs propos, nos confrères se sont appuyés sur le rapport annuel du déontologue de l’Assemblée nationale remis à la présidente Yaël Braun-Pivet le 15 mai 2023. « Ce document de 147 pages révèle – en l’anonymisant – qu’un contrôle spécifique a été décidé le jour même de la publication de l’article sur les frais de Patricia Mirallès. Ce contrôle a ensuite débouché sur un remboursement des sommes indues – dont il n’est pas précisé le montant ni la nature – en septembre 2022″, précise l’article.

Contactée par Midi Libre, entre le débat sur la loi de programmation militaire à l’Assemblée nationale et une cérémonie à laquelle elle accompagnait le Président de la République, Patricia Mirallès confirme donc les échanges avec le déontologue de l’Assemblée nationale Christophe Pallez et un remboursement. « Mais pour trois sous-dépenses qui représentent autour de 250 €. Pour le reste, le déontologue a admis que toutes les dépenses étaient justifiées », assure-t-elle.

Taxes de séjour et petits-déjeuners

Dans le détail, la ministre dit avoir remboursé la taxe de séjour « soit 2,99 € » et les petits-déjeuners de son époux « à 9,50 € chacun », lorsqu’il l’a accompagnée au cours d’un déplacement de deux jours en Provence pour les cérémonies de commémoration du débarquement. « Que vous réservez pour une ou deux personnes, le tarif est le même », avait-elle justifié l’an passé, ajoutant avec ironie « oui, j’ai couché avec mon mari ce jour-là ». Le déontologue n’a effectivement pas réclamé le remboursement des 352 €, juste les frais annexes de son mari.

Autre dépense que le déontologue a demandé à Mme Mirallès de régler, ceux liés à la réparation d’un ordinateur. La facture était de 1 119,80 € et Mediapart avait affirmé que l’appareil était la propriété de sa fille. « C’est elle qui m’avait aidé à trouver un réparateur mais c’était bien mon ordinateur professionnel », défend la secrétaire d’Etat. Celui-ci contenant « une petite partie de données personnelles », ainsi qu’elle l’a admis auprès de l’autorité de l’Assemblée nationale, elle a consenti le versement d’un peu plus de 200 €.

Toutes ses dépenses fournies au déontologue

Pour les autres dépenses relevées par Médiapart, des frais d’hôtel pour le déménagement de son fils – « réglés avec mes deniers personnels, j’avais juste effectué la réservation avec mon adresse mail  de l’Assemblée nationale » –, une veste ou un voyage au Maroc dans le cadre d’échanges, Patricia Mirallès assure donc que le déontologue a admis qu’il n’y avait pas lieu à procéder à des remboursements. Mediapart précise que l’ex-députée a dû fournir « le tableau retraçant l’enregistrement des dépenses effectuées avec l’AFM au titre de toute l’année concernée par les faits, les relevés bancaires de son compte AFM ». 

Et en 2022, « des gerbes de fleurs »

Comme l’an passé, la secrétaire d’Etat aux Anciens combattants se dit donc « sereine ». « J’ai lavé mon honneur en produisant les justificatifs », dit-elle. Elle révèle même à Midi Libre qu’elle a dû procéder à d’autres remboursements. « Les contrôles des frais des députés étant aléatoires, mes dépenses ont été encore étudiées en 2022. Or, cette année-là, le déontologue m’a demandé le remboursement de frais engagés pour des gerbes de fleurs, achetées dans le cadre de mon mandat pour des cérémonies dans les communes de ma circonscription. J’ai fourni les invitations, mais il a été considéré que ces dépenses étaient non-pertinentes. C’est ainsi, j’ai là aussi procédé au remboursement », détaille Mme Mirallès. Qui rappelle par ailleurs qu’à la fin de son premier mandat de députée, elle avait reversé une grande partie de l’enveloppe dédiée à différents services (courriers, consommables…), parce que non consommée, « une somme tout de même importante de 146 000 € ».

La ministre se refuse à tout autre commentaire, y compris politique. « Pour moi, tout cela est derrière », conclut-elle.

Comments are closed.